Les consultations parlementaires pour lutter contre les agressions sexuelles débutaient aujourd'hui.

Les agressions sexuelles ne sont pas une fatalité, mais un fléau qui peut être combattu
Photo Credit: IS / iStock

Un entrainement contre le viol? Apparemment, ça marche

Une formation universitaire destinée à combattre le viol donne des résultats probants au Canada. C’est qui ressort d’une étude publiée dans le New England Journal of Medicine.

Les chercheurs ont divisé environ 900 étudiantes de première année de trois universités canadiennes  en deux groupes, l’un effectuant une formation spéciale intitulée Enhanced Assess Acknowledge Act Sexual Assault Resistance Program de l’Université de Windsor (Ontario). L’autre groupe a reçu une simple brochure contre le viol.

Dans le cadre du Enhanced Assess Acknowledge Act Sexual Assault Resistance Program , les étudiantes ont reçu quatre formations de trois heures chacune où des informations, conseils et exemples de pratiques à suivre pour évaluer les risques, surmonter les barrières psychologiques et réagir verbalement et physiquement ont été communiqués.

Étudiants de musique de l'Université de Windsor
L’université de Windsor s’est dotée d’une politique contre les agressions et le harcèlement sexuels © Radio-Canada/Andréanne Baribeau

Un an après la fin de cette formation, les étudiantes qui l’ont suivie ont subi 46% de moins de viols (23 contre 42) et 63% de moins de tentatives de viols que les autres.

Le Enhanced Assess Acknowledge Act Sexual Assault Resistance Program est le premier en Amérique du Nord à montrer des résultats positifs, selon sa créatrice Charlene Senn.

Mme Senn observe cependant qu’une formation pratique pour que les femmes se protègent est utile, mais un changement d’attitude ou des programmes à destination des hommes est indispensable pour contrer efficacement le fléau des agressions sexuelles dans les campus.

Tableau sur les âges des victimes d'agressions sexuelles
Tableau sur les âges des victimes d’agressions sexuelles © Radio-Canada

Entre 2009 et 2013, plus de 700 agressions sexuelles ont été rapportées dans les universités et collèges canadiens, à en croire une enquête de CBC, le pendant anglais de Radio-Canada. Des accusations d’agressions sexuelles contre deux joueurs de hockey de l’Université d’Ottawa en 2014 ainsi que des conversations haineuses et sexistes sur le réseau social Facebook de treize étudiants de l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse en début d’année ont également contribué à maintenir ce sujet dans l’actualité.

Question en suspens

Un éditorial du New England Journal of Medicine salue le caractère rigoureux de  l’étude canadienne mais s’interroge sur la responsabilité qu’on fait peser sur les jeunes filles.

Kathleen Basile, spécialiste du comportement et des violences sexuelles à l’agence américaine de contrôle des maladies CDC pose la question suivante : «Que se passe-t-il quand une jeune fille qui a suivi la formation ne peut éviter un viol ?»

Pour sa part la CDC  recommande des programmes combinés réalisés avant l’entrée à l’université, à destination à la fois des violeurs potentiels et plus largement de tous les groupes concernés.

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Catégories : Santé, Société
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