Stephen Harper dans Mont-Royal

Les conservateurs aimeraient se servir de l'accord sur le Partenariat transpacifique comme argument de campagne
Photo Credit: PC / Adrian Wyld

PTP : les conservateurs veulent un accord avant le déclenchement du scrutin

Les conservateurs souhaitent la conclusion de l’accord du Partenriat transpacifique avant le début probable de la campagne électorale dimanche. Ils aimeraient bien brandir cet accord comme une preuve de leur bonne performance en matière économique.

Le Canada prend part actuellement à Hawaii à ce qui semble être le dernier droit dans les négociations en vue de l’adoption de cette entente commerciale majeure.

Le Partenariat transpacifique, une entente commerciale négociée entre 12 pays dont  les États-Unis, le Mexique et le Japon, pourrait devenir la plus importante de toute l’histoire du commerce international.

Donc, si l’accord est conclu, les conservateurs vont s’en servir comme argument de campagne. En revanche, si les négociations se prolongent jusque dans la campagne, les conservateurs pourraient être dans l’embarras, notamment sur la délicate question de la gestion de l’offre, qui protège les producteurs canadiens contre les produits importés.

Pressions de part et d’autres sur Ottawa

En effet, le Canada fait l’objet de pressions de la part de partenaires commerciaux pour qu’il abaisse ses importants tarifs douaniers, jugés protectionnistes, sur les importations d’oeufs, de lait, de fromage et de volaille. Alors que les producteurs canadiens somment le gouvernement Harper de maintenir la gestion de l’offre.

Manifestation des agricuteurs en Beauce pour protéger le système de gestion de l'offre.
Manifestation des agricuteurs en Beauce pour protéger le système de gestion de l’offre. © Jocelyn Létourneau/ICI Radio-Canada

Dans une entrevue accordée à l’agence de nouvelles financières Bloomberg, le premier ministre Stephen Harper a réitéré que son gouvernement protégera « du mieux qu’il le pourra » les intérêts de tous les secteurs de l’industrie canadienne.

Selon M. Harper, les négociations sont  « bien avancées »  et le Canada « ne peut être exclu de ce type d’accord ».

Un ancien haut fonctionnaire canadien a déclaré sous le couvert de l’anonymat à La Presse Canadienne qu’ une fois la campagne lancée, le gouvernement peut poursuivre les négociations, mais il est peu probable que l’accord lie les mains d’un futur gouvernement ou que celui-ci signe un nouvel accord international.

Le premier ministre Harper lors du dernier scrutin fédéral, le 14 octobre 2008.
Le premier ministre Harper lors du dernier scrutin fédéral, le 14 octobre 2008. © PC/Tom Hanson

Un réel enjeu pour le scrutin?

Robert Wolfe, ancien négociateur commercial du gouvernement et professeur à l’Université Queen’s de Kingston, en Ontario, souligne que les délégués d’autres pays à la table de négociations sont conscients de l’échéancier électoral du Canada.  Ils savent donc qu’il est préférable de conclure un accord cette semaine, car il serait peut-être impossible d’obtenir une décision du Canada par la suite.

« Durant une campagne électorale, en aucune façon, dit M. Wolfe, un gouvernement annoncera quelque chose qui pourrait être vue comme nuisible politiquement à moins d’y être obligé ».

L’experte en commerce Laura Dawson estime que l’entente n’a pas vraiment le potentiel d’être un enjeu positif déterminant pour les conservateurs, malgré les possibles nouvelles occasions d’affaires pour le pays.

« Puisqu’il n’y a pas l’émergence de véritables solides bénéfices, puisqu’il n’y a pas vraiment d’autres enjeux controversés qui font surface — le PTP est devenu synonyme de la gestion de l’offre au Canada » fait valoir Mme Dawson, présidente de la firme d’Ottawa Dawson Strategic.

La perspective que le Canada fasse des concessions en assouplissant la gestion de l’offre suscite des craintes chez les producteurs laitiers au Canada, particulièrement au Québec et en Ontario.

(Avec la Presse Canadienne)

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