À Saskatoon, le sans-abri Mishumd espérait même sans adresse fixe voter aux récentes élections canadiennes.

À Saskatoon, le sans-abri Mishumd espérait même sans adresse fixe voter aux récentes élections canadiennes.
Photo Credit: Anouk Lebel/ICI Radio-Canada

Opération 20 000 logis d’ici 2018 pour nos sans-abris canadiens

Des organismes d’aide au Canada surestiment leur nombre, des gouvernements sous-estiment leurs besoins. Mais l’on croit dans l’ensemble que 30 000 Canadiens sont sans-abri à tout moment de l’année.

Pour la plupart, l’itinérance n’est qu’une expérience très courte et unique. Mais pour 4 000 à 8 000 Canadiens, l’absence d’abris est chronique.

Leur trouver un logis est une priorité pour une multitude d’agences et de municipalités même si dans les faits il n’existe pas encore au Canada, l’un des pays les plus riches au monde, de véritable approche et politique nationale concertée.

Le gouvernement canadien avait pourtant posé en 2008 un geste concret qui avait donné naissance à un projet pilote dont on ressent encore aujourd’hui les bienfaits et qui portait le nom de « Housing First » ou « Chez soi

» qui avait permis de loger plus de 1 000 sans-abris.

Maintenant, l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance (ACMFI) aimerait loger 20 000 sans-abris les plus vulnérables du Canada d’ici le 1er juillet 2018 et elle cherche des dons.

Écoutez
Des sans-abri trouvent refuge dans l'entrée d'une banque à Saskatoon.
Des sans-abri trouvent refuge dans l’entrée d’une banque à Saskatoon. © ICI Radio-Canada/Dan Zakreski

Une expérience passée sur laquelle les villes canadiennes bâtissent aujourd’hui

En 2008, le gouvernement canadien a octroyé un fond spécial de 110 millions de dollars à la Commission de la santé mentale du Canada pour qu’elle effectue une enquête pratiquement unique à ce moment-là dans le monde : tracer les liens entre le fait d’être un sans-abri et la maladie mentale.

C’est cela qui avait éventuellement donné naissance au projet pilote de quatre ans « Chez soi » qui permettait aux participants de se loger d’abord pour ensuite se voir offrir des services et des programmes d’aide en santé mentale.

Le projet Chez soi a fini par offrir un logement à plus de mille personnes itinérantes. Les auteurs de cette initiative écrivaient l’an dernier dans leur rapport final que le modèle Logement d’abord est efficace pour rapidement mettre fin à l’itinérance chez ceux qui sont aux prises avec la maladie mentale et qu’il peut être mis en place dans des milieux urbains de diverses grandeurs et dans des contextes culturels différents.

Selon les responsables, chaque tranche de 10 dollars investie a généré une économie moyenne pour les contribuables canadiens de 9,60 dollars au niveau des participants aux besoins élevés et de 3,42 dollars chez ceux ayant des besoins modérés.

Le projet Chez soi avait été établi dans cinq villes canadiennes

  • Vancouver, ville où les participants sont également aux prises avec une consommation problématique de substances intoxicantes,
  • Winnipeg, qui compte une forte population autochtone en milieu urbain,
  • Toronto, où l’on observe une forte représentation de populations ethnoracialisées, y compris de nouveaux arrivants qui ne parlent pas l’anglais,
  • Montréal, où l’étude revêt un volet d’enseignement professionnel,
  • Moncton, caractérisées par une offre de services dans une petite communauté
Un sans-abri, seul au milieu de la station de métyro Berri-UQAM dans la ville de Montréal.
Un sans-abri, seul au milieu de la station de métyro Berri-UQAM dans la ville de Montréal. © Thomas Gerbet

Avec la contribution de Caroline Bourdua et Marie Villeneuve de Radio-Canada

Sur le même thème

100 000 à 300 000 sans-abris au Canada. Qui dit mieux? – RCI 

Des bancs pour les sans-abris à Vancouver projettent une ombre internationale – RCI

Pourquoi le Canada ne donne-t-il pas un toit à tous ses sans-abris? – RCI 

Catégories : Économie, Société
Mots-clés : , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.