La réussite de la politique en matière de lutte contre les changements climatiques présentée dimanche par la province pétrolière de l’Alberta et sa première ministre, Rachel Notley, est perçue comme essentielle pour redorer le blason de l’Alberta sur le plan environnemental et probablement celui du Canada au plan international.
Dans un de ses premiers gestes lorsqu’il est arrivé au pouvoir au début de cette année, le nouveau gouvernement albertain néodémocrate de la première ministre néo-démocrate Rachel Notley avait ordonné aux industries notamment pétrolières de réduire leurs émissions polluantes et les avait avisés de se préparer à payer plus pour leur pompage de gaz à effet de serre dans l’air.
Voilà que six mois plus tard, le gouvernement met sa menace en exécution.
L’Alberta a publié, dimanche, un rapport longuement attendu concernant sa politique en matière de lutte contre les changements climatiques qui comprend une taxe sur le carbone s’appliquant à tous les secteurs.
La taxe s’élèvera à 20 $ par tonne de gaz à effet de serre (GES) en 2017 et passera à 30 $ l’année suivante.
Les néo-démocrates de l’Alberta limiteront aussi le taux d’émissions de GES pour l’industrie des sables bitumineux à 100 mégatonnes, ce qui laisse amplement de marge de manoeuvre au secteur pour se développer.
Aide-mémoire…
L’Alberta a été la première province à mettre en place une taxe du carbone, en 2007.
– Le programme albertain initial exigeait que les entreprises qui produisent plus 100 000 tonnes de gaz à effets de serre par année réduisent l’intensité de leurs émissions de 12 % en dessous de leur moyenne entre 2003 et 2005, sans quoi elles doivent payer une amende de 15 $ pour chaque tonne qui excède ces objectifs.
– Les émissions albertaines ont malgré tout continué d’augmenter au cours des dernières années, rappelle Erin Flanagan, analyste en matière d’énergie pour l’Institut Pembina.
– Elle affirmait en avril dernier que le prix du carbone déterminé par la province et les cibles pour les entreprises sont trop bas pour faire une véritable différence.
Mort du charbon annoncé pour 2030
Le gouvernement albertain prévoit aussi éliminer progressivement le recours à l’électricité générée par le charbon d’ici 2030.
« Aujourd’hui, nous nous attaquons enfin à l’un des plus gros problèmes au monde : la pollution qui cause les changements climatiques », a déclaré la première ministre de la province, Rachel Notley, lors du dévoilement de la nouvelle politique à Edmonton, dimanche.
Mme Notley a promis de travailler en étroite collaboration avec les entreprises qui produisent et distribuent l’électricité dans la province afin de faciliter l’élimination du charbon et de faire en sorte que les prix demeurent stables pour les consommateurs.
Les deux tiers de l’électricité générée par le charbon seront remplacés par de l’électricité produite grâce à des énergies renouvelables. L’argent recueilli par le biais de la taxe sur le carbone sera investi dans des mesures visant à réduire la pollution et servira à aider les familles, les petites compagnies et les Premières Nations qui oeuvrent dans l’industrie du charbon.
![Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, accueille la première ministre de l'Alberta, Rachel notley lors de la première rencontre entre les premiers ministres provinciaux et le chef du pays. Mme Notley a présenté da politique nouvelle albertaine à la rencontre des premiers ministres à Ottawa lundi et elle le fera à la fameuse Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui s'amorcera à Paris à la fin du mois.](http://img.src.ca/2015/11/23/635x357/PC_151123_jz1cq_lc-notley-trudeau_sn635.jpg)
RCI avec La Presse Canadienne
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