Le gouvernement canadien, par la voie de son ministre des Finances, Bill Morneau, envoie un message aux spéculateurs et à ceux surtout qui n’ont pas vraiment les moyens de s’offrir une résidence dont le prix d’achat dépasse de loin la moyenne : attendez vous à payer beaucoup plus pour une mise de fonds.
L’accès à la propriété au-delà de 500 000 $ et à partir du 15 février exigera de la part d’un Canadien ou d’un acheteur étranger une mise de fonds en argent comptant qui sera le double de celle exigée en ce moment.
Avec cette mesure, le gouvernement fédéral veut empêcher que les Canadiens ne profitent des faibles taux hypothécaires en vigueur pour faire des achats risqués, particulièrement dans des villes où les prix sont élevés, comme Toronto et Vancouver.
De dire le ministre des Finances : « Les mesures que nous prenons aujourd’hui nous permettent d’agir prudemment à l’égard de vulnérabilités émergentes du marché du logement dans certaines régions du pays, sans pour autant entraver l’activité dans les autres régions. »
Des chiffres…
Combien vous coûtera en plus une « grosse cabane » au Canada
Pour acquérir une propriété de 700 000 $, un acheteur devra verser 5 % de mise de fonds pour la première tranche de 500 000 $, soit 25 000 $.
Puis vous devrez ajouter 10 % de mise de fonds en fonction de l’autre tranche de 200 000 $, soit 20 000 $.
La mise de fonds exigée pour une telle maison serait ainsi de 45 000 $, où 6.4 % du prix de la propriété, plutôt que 5 % comme c’est le cas en ce moment à Vancouver sur la côte ouest qui est la deuxième ville la plus chère au monde.
Les prix des maisons augmentent trois à cinq fois plus vite que l’inflation
Selon des données datant d’il y a un an, le prix des maisons standards à deux étages au Canada était de 418 282 $, celui des maisons individuelles de plain-pied de 380 710 $ et le prix moyen d’un appartement en copropriété atteignait 246 530 $.
Or encore cette année, une bulle immobilière présente principalement dans les villes canadiennes de Toronto et Vancouver a fait grimper les prix durant la dernière année en moyenne de plus de 3 % ce qui est trois plus que le niveau d’inflation.
En outre, selon une enquête récente, Vancouver en Colombie-Britannique est devenue la deuxième ville la plus chère au monde, derrière Hong Kong en Asie, pour ce qui est du marché immobilier.
Le sondage annuel Demographia International Housing Affordability classe les marchés immobiliers du Canada, des États-Unis, de l’Australie, de la Chine, de l’Irlande, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de Singapour et du Royaume-Uni.
Même si Vancouver était la seule municipalité canadienne dans les 10 villes les plus chères de la planète, les marchés immobiliers de Toronto en Ontario, de Victoria et Kelowna toujours en Colombie-Britannique, ont aussi été classés comme étant inabordables.
Menace d’un éclatement de bulle immobilière dans certaines villes
Dans un rapport il y a quelques mois la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) indiquait que Toronto, Regina et Winnipeg présentaient un risque élevé de correction du marché du logement.
Selon le rapport de la SCHL, le risque élevé de correction à Toronto s’explique par l’augmentation rapide des prix et leur surévaluation.
La SCHL a cependant affirmé que le risque de correction du marché à Vancouver en Colombie-Britannique, où les prix des logements figurent parmi les plus élevés au pays, est faible puisqu’aucun des facteurs de risque utilisés par l’organisation pour évaluer les marchés immobiliers n’y a été détecté.
L’organisation canadienne se base sur quatre facteurs, soit la surchauffe de la demande, l’accélération de la croissance des prix, la surévaluation des prix et la construction excessive.
Le FMI fait remarquer que le prix moyen des maisons s’est accru de 60 % au Canada depuis l’an 2000 avec « Vancouver comme étant le second marché mondial avec le plus faible taux d’accessibilité après Hong Kong. »
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