Un rouleau à pâte, un oeuf, de la farine et quelques moules à biscuits.

Photo Credit: iStockPhoto

Noël sous l’emprise de l’économie du partage et sous l’oeil de l’État

L’année 2015 a vraiment été témoin de la montée en flèche de l’industrie du partage et ce Noël-ci devrait enregistrer une participation record des Canadiens aux activités de diverses entreprises qui se spécialisent dans l’échange de services et de produits entre consommateurs : Uber, BlaBlaCar, ou Airbnb…

Ceux qui n’ont pas le temps durant le temps des fêtes de cuisiner les traditionnels bons petits plats peuvent aussi se tourner vers des plateformes d’échange web comme josephine.com ou a Montréal spécifiquement, Cuisine voisine, qui aidera plus d’un consommateur à remplir sa table de bons mets faits maison.

Photo crédit : Cuisine Voisine
Photo crédit : Cuisine Voisine

La résistance est futile

L’économie du partage ou collaborative, appelée aussi pair-à-pair (peer to peer), est donc en pleine progression dans une foule de secteurs, et n’a pas encore atteint la saturation.

La résistance des autorités qui ont tenté durant 2015 de multiplier les embûches à ces entreprises du partage, particulièrement dans le cas de Uber et d’Airbnb au Canada serait en fait futile.

Écoutez
L’entreprise de transport Uber offre ses services à Calgary.
L’entreprise de transport Uber offre ses services à Calgary. © CBC

Le saviez-vous?
L’économie du partage pourrait représenter un chiffre d’affaires de 235 milliards $ à l’échelle mondiale d’ici Noel 2025, contre seulement 15 milliards $ fin 2014, selon des données de la firme PricewaterhouseCoopers (PwC).
Uber sévit dans 60 pays et aurait une valeur de 50 milliards $. Airbnb est évalué à 25 milliards $ et opère dans 190 pays.

Carte de l’hébergement d’Airbnb à Montréal au début décembre 2015.
Carte de l’hébergement d’Airbnb à Montréal au début décembre 2015. © ICI Radio-Canada

Une saison des fêtes différentes pour les Québécois qui s’offrent sur Airbnb

Alors que l’économie du partage progresse au Canada souvent à l’extérieur des cadres légaux, la province du Québec a décidé de s’attaquer à l’exploitation d’Airbnb qui permet aux citoyens d’offrir un substitut à l’utilisation d’hôtels.

Avec l’adoption toute récente de la loi 67, les Québécois doivent se préparer à verser l’impôt sur leurs revenus privés hôteliers et à se doter d’une certification, au coût de 200 $ par année, en plus de prélever une taxe d’hébergement pour chaque nuitée.

Le gouvernement du Québec veut ainsi forcer les gens qui louent des chambres ou des appartements de façon régulière sur les sites d’hébergement comme Airbnb à obtenir d’abord une certification et ensuite à payer leurs impôts sur des revenus pour le moment non déclarés.

ministre québécoise du Tourisme, Dominique Viens

ministre québécoise du Tourisme, Dominique Viens

La ministre québécoise du Tourisme, Dominique Viens estime que l’offre d’hébergement parallèle qui échappe à tout contrôle pourra être revue et corrigée avec la nouvelle loi 67, adoptée il y a quatre semaines et qui prévoit que les récalcitrants s’exposeront à des amendes pouvant atteindre 100 000 dollars.

« Nous ne voulons pas embêter la dame ou le monsieur qui part un mois en France et qui veut louer son logis. Ce n’est pas de ça qu’il est question ici ». La ministre précise que seules les personnes qui louent des propriétés sur une base régulière seront identifiées et contactées.

© Une annonce sur Airbnb

Des inspecteurs dans les chambres à coucher cet hiver des Québécois?

Afin de faire respecter la loi, le ministère du Tourisme du Québec donne plus de pouvoir à la Corporation de l’industrie touristique du Québec, à Camping Québec et à la Fédération des pourvoiries du Québec. Ces organismes pourront tous procéder à des inspections des logis pour s’assurer qu’ils sont conformes aux normes.

La ministre prévoit maintenant d’ajouter 16 inspecteurs aux deux inspecteurs du ministère du Tourisme affectés à ce genre de vérifications.

Lisez:
Les Canadiens sont moins ouverts à l’économie du partage

Seulement 45 % des Canadiens sont prêts à louer leurs objets tels que caméras ou tondeuses à d’autres consommateurs tandis que 42 % se disent prêts à louer ces objets des autres.

Seulement 45 % des Canadiens sont prêts à louer leurs objets tels que caméras ou tondeuses à d’autres consommateurs tandis que 42 % se disent prêts à louer ces objets des autres.

Avec la contribution de Rudy Desjardins, Serge Olivier et Claude Bernatchez de Radio-Canada.

Sur le même thème

Après les entreprises sans employés, celles sans patrons! – RCI 

Le partage sur le Web tue-t-il l’économie ? – RCI 

Et pourquoi pas un service de partage de parapluies! – RCI 

Catégories : Économie, Société
Mots-clés : , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.