Dix mois après la défaite du Parti conservateur (PC) aux élections fédérales, l’ancien premier ministre Stephen Harper quitte la politique et entame une vie de consultant.
Économiste de formation, né à Toronto, M. Harper va désormais proposer ses services de consultant aux entreprises souhaitant se développer à l’étranger, via une entreprise créée en décembre dernier à Ottawa, Harper & Associates Consulting Inc.
Chassé du pouvoir en octobre dernier par les libéraux de Justin Trudeau, M. Harper avait immédiatement démissionné de son poste de chef du parti conservateur.
Dans sa dernière allocution comme homme politique, M. Harper a remercié d’abord les électeurs de sa circonscription, pour leur « appui » et leur « confiance » pendant presque 18 ans.

Il a ensuite énuméré quelques-unes de ses réussites : l’unification des deux partis de droite, l’Alliance canadienne et le Parti progressiste-conservateur, la baisse des taxes et des impôts, la valorisation des droits des victimes au détriment de ceux des criminels, etc.
Stephen Harper, qui est maintenant âgé de 57 ans, a été élu député pour la première fois en 1993. Il a accédé à la direction du Parti conservateur en 2003. En 2006, il met fin à treize ans de règne libéral. Il dirigera trois gouvernements successifs jusqu’à sa sévère défaite l’an dernier aux mains des libéraux de Justin Trudeau.
Une politique étrangère marquée par des ruptures
Sous le règne de Harper, le Canada s’est retiré du protocole de Kyoto, au grand dam des environnementalistes. Il a multiplié les accords de libre-échange, y compris avec l’Union européenne, et a contré avec succès la crise financière de 2008. Mais il aussi enregistré le plus important déficit budgétaire de son histoire.
Son gouvernement a rompu avec la traditionnelle approche multilatérale du Canada, exhibant un soutien sans faille pour Israël au détriment de la Palestine. Il a prôné la ligne dure face à la Russie après son annexion de la Crimée en 2014.

Pas toujours en phase avec les Canadiens
Partisan d’un État a minima, Stephen Harper s’est aussi fait l’ardent défenseur des sables bitumineux de l’Alberta, mais a été incapable de faire aboutir des projets clés de l’industrie comme les oléoducs, notamment le Keystone XL vers les Etats-Unis.
Il a également essuyé plusieurs camouflets de la Cour suprême du Canada dans ses efforts pour durcir les lois pénales, notamment en matière de peine minimale pour les contrevenants.
Stephen Harper laisse derrière lui un parti en porte-à-faux avec l’opinion d’une majorité de Canadiens sur plusieurs enjeux sociaux et environnementaux, comme le suicide médicalement assisté ou le réchauffement climatique.
Le grand défi du Parti conservateur est de se donner un nouveau visage inspirant et vraisemblablement recentrer des aspects de son programme s’il espère battre les libéraux de Justin Trudeau aux législatives de 2019.

(Avec l’AFP et la Presse Canadienne)
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