Osiris-Rex

Le voile sera levé sur les mystères de l'astéroïde Bennu grâce à une technologie canadienne embarquée dans la sonde Osiris-Rex
Photo Credit: NASA / REUTERS

D’où venons-nous? Un astéroïde pourrait y répondre grâce à une technologie canadienne

La sonde américaine Osiris-Rex s’est envolée jeudi soir de Cape Canaveral, en Floride, en direction de l’astéroïde Bennu. La sonde comporte un altimètre laser de fabrication canadienne qui va produire des cartes tridimensionnelles à haute résolution de toute la surface de l’astéroïde.

Selon l’Agence spatiale canadienne (ASC) qui l’a financé, l’altimètre laser de la sonde robotisée est le système lidar le plus perfectionné jamais lancé vers un astéroïde. Il compte environ 4000 pièces mécaniques et 3000 composants électriques. En outre, il consomme moins d’énergie qu’une ampoule de 75 W.

Les cartes à haute résolution et de grande précision qu’il va produire vont aider les scientifiques à choisir le site idéal où sera recueilli l’échantillon qui sera rapporté sur Terre.

Dévoiler les mystères de Bennu

D’un diamètre de près de 500 mètres, Bennu tourne autour du Soleil en suivant une orbite légèrement plus ample que celle de la Terre. Les observations au télescope ont révélé que cet astéroïde est riche en carbone et de couleur foncée, ce qui est inhabituel. Il se distingue ainsi de tous les échantillons qui figurent dans les collections de météorites.

Son carbone a l’âge du système solaire, soit 4,5 milliards d’années. Il s’agit donc d’une capsule temporelle qui pourrait aider à expliquer comment la vie a pris naissance sur Terre, et possiblement ailleurs, parce qu’il contient des composants de base qui ont servi à former les planètes telluriques de notre système solaire.

Kirsty Duncan, ministre fédérale de la Science
Kirsty Duncan, ministre fédérale de la Science se réjouit des perspectives qu’ouvre l’exploration de l’astéroïde Bennu © ICI Radio-Canada

Pour la ministre des Sciences du Canada, Kirsty Duncan, présente pour le lancement, «  Ce fossile cosmique est susceptible de révéler aux étudiants actuellement sur les bancs d’école, nos scientifiques et chercheurs de demain, des indices sur les origines de la Terre et du système solaire. »

La mission a aussi pour objectif d’approfondir les connaissances des géocroiseurs, ces astéroïdes qui peuvent percuter la Terre.

Opération longue et délicate

Concrètement, Osiris-Rex se placera en orbite autour de l’astéroïde, aspirera des débris et rapportera sa récolte. Les scientifiques espèrent récupérer au moins 60 grammes de matière, mais des tests réalisés sur la terre ferme ont généré une récolte huit fois plus généreuse. Il pourrait donc s’agir de la cueillette la plus importante depuis les missions lunaires.

À en croire l’ingénieur américain responsable de la mission, le bras mécanique de trois mètres d’Osiris-Rex, comparé à une tige à ressort, touchera Bennu pendant tout au plus cinq secondes. Des jets d’azote soulèveront alors un nuage de poussière qui sera aspiré à l’intérieur de la sonde. Les experts pourront procéder à trois essais avant d’épuiser leurs réserves d’azote.

Des chercheurs canadiens ont contribué à la construction du vaisseau Osiris-Rex.
Des chercheurs canadiens ont contribué à la construction du vaisseau Osiris-Rex. © Mike Brown / Reuters

L’absence d’atterrissage sur la surface de Bennu augmente les chances de succès, puisque personne ne sait exactement dans quelles conditions un atterrissage aurait eu lieu sur l’astéroïde.

En échange de sa contribution, le Canada disposera de 4% de l’échantillon rapporté, qui sera stocké et étudié au Canada pendant des dizaines d’années.

Le voyage d’Osirix-Rex vers Bennu va prendre deux ans. L’échantillonnage n’aura lieu qu’en 2020, après deux années d’observations pour choisir le meilleur endroit où toucher le rocher. La sonde de la taille d’un VUS prendra alors le chemin du retour et est attendue sur Terre en 2023.

Le coût de la mission est épinglé à 800 millions de dollars américains. L’ASC fournit du financement à une équipe de scientifiques canadiens prenant part à l’opération, disant investir au total 61 millions $ sur 15 ans dans la mission Osiris-Rex.

(Avec ASC et la Presse Canadienne)

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