Un éminent économiste est d’avis que l’Ontario n’aura, à son tour, pas d’autre choix que de décréter une taxe spéciale pour les acheteurs de maisons étrangers. Cette taxe ressemblerait donc à la surtaxe de 15 % qui est venue gifler depuis cet été les acheteurs étrangers, principalement chinois, dans le marché immobilier de Vancouver.
Benjamin Tal de la Banque CIBC
Dans une note récente aux clients, Benjamin Tal, de la Banque CIBC, affirme que le plus grand problème auquel sont confrontés les décideurs politiques à l’égard de la surchauffe du marché de l’habitation à Toronto et à Vancouver est le nombre limité de logements neufs en construction.
Dans les deux villes, il y a un manque de terrains vacants pour construire de nouveaux biens immobiliers dans le centre-ville.
« La principale raison derrière la hausse des prix dans la région du Grand Toronto est un manque d’approvisionnement en terrains vacants », déclare l’économiste, qui affirme que les décideurs politiques n’ont donc pas d’autres choix que d’utiliser des outils pour restreindre la demande pour faire face à ce qui est essentiellement un problème d’approvisionnement.
Tsunami dans le bâtiment à Vancouver
En juillet dernier, la province canadienne la plus à l’ouest du pays, la Colombie-Britannique, a provoqué tout un tsunami dans les milieux politiques et le secteur immobilier canadien en annonçant que les acheteurs et les spéculateurs étrangers, principalement chinois, seront dorénavant frappés par une surtaxe de 15 % lorsqu’ils achèteront une résidence, notamment à Vancouver, qui est maintenant la ville où l’immobilier coûte le plus cher au monde.
La surtaxe est entrée en vigueur le 2 août et elle s’applique d’abord aux étrangers qui achètent des maisons dans le Grand Vancouver, mais cette taxe pourrait par la suite s’étendre à toute la province et elle pourrait aussi être haussée jusqu’à 20 %.
Il y a des preuves anecdotiques que la taxe de Vancouver a déjà provoqué une demande accrue pour les maisons à Toronto de la part des étrangers. Une partie de l’argent qui aurait normalement été dépensé à Vancouver par les étrangers aurait aussi été redirigé vers Seattle, une ville côtière américaine.
Le saviez-vous?
– Les ventes immobilières sont en déclin et les prix se stabilisent pour un deuxième mois de suite, selon les statistiques dévoilées il y a un peu plus de deux semaines par la chambre immobilière du Grand Vancouver.
– Entre juillet et août, une diminution de 23 % des ventes a été constatée.
La province de l’Ontario étudie l’affaire et le Québec l’écarte
Après la Colombie-Britannique cet été, la province de l’Ontario affirme qu’elle pourrait à son tour annoncer bientôt l’imposition d’une taxe dissuasive pour repousser les acheteurs étrangers qui, en raison de leur poids spéculatif, rendent de plus en plus inabordable l’accès à la propriété à de simples Canadiens.
« Je salue ce que le ministre de Jong a mis en avant en Colombie-Britannique», a dit il y a quelques semaines en conférence de presse le ministre des Finances de l’Ontario, Charles Sousa. « Nous étudions certainement toutes les options. »
Mais le Québec, quant à lui, dit s’y refuser, pour le moment. À Québec, ce genre de scénario n’a « pas été envisagé, considérant que nous ne sommes pas dans le même contexte », avait indiqué cet été au quotidien Le Devoir l’attachée de presse du ministre délégué aux Finances, Catherine Poulin.
RCI avec CBC et Radio-Canada
Sur le même thème
23 % de ventes en moins dans le Grand Vancouver depuis la nouvelle taxe – Radio-Canada
Ontario will need to implement foreign buyer tax on housing, CIBC says – CBC
Repousser les acheteurs notamment chinois avec une surtaxe immobilière – RCI
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.