Il y a presque 40 ans, le Québec a répondu oui à cette question : faut-il interdire les jouets gratuits dans les produits alimentaires ou toute publicité sur les emballages des aliments qui visent l’estomac de nos enfants?
Le Québec reste encore aujourd’hui la seule des dix provinces canadiennes à légiférer en ce sens. Mais voilà que, plus de 40 ans plus tard, le gouvernement canadien semblerait disposé à élargir cette interdiction à tout le pays, imitant ainsi l’initiative de la Norvège et de la Suède.
C’est la direction que souhaite prendre la sénatrice canadienne Nancy Green, qui a déposé au début du mois un projet de loi afin de réduire l’obésité juvénile au Canada.
Celui-ci interdirait notamment tout ce qui peut inciter les enfants à choisir des aliments qui ne sont pas sains.
D’autre part, la porte-parole de l’Association pour la santé publique du Canada, Suzie Pellerin, confirmait il y a une dizaine de jours que Santé Canada procédait en ce moment « à l’examen des éléments scientifiques probants et nous considérons diverses options stratégiques pour réduire l’exposition des enfants canadiens à la commercialisation de boissons et d’aliments mauvais pour la santé.» Elle ajoute que « les choses changent beaucoup. Avec l’épidémie d’obésité, les gens sont de plus en plus sensibles à ce problème. »
Aide-mémoire… Au Québec, il est interdit depuis 1978 d’adresser de la publicité directement aux enfants de moins de 13 ans – La publicité destinée aux enfants est spécifiquement interdite au Québec par les articles 248 et 249 de la Loi sur la protection du consommateur. – Quatre géants de l’alimentation, dont Saputo, ont été reconnus coupables récemment d’avoir enfreint cette Loi sur la protection du consommateur à la suite de plaintes de la Coalition Poids.
Les publicitaires canadiens doivent tout de même respecter des règles minimales
La publicité radiotélévisée destinée aux enfants est encadrée de façon sommaire en dehors du Québec par le Code des normes canadiennes de la publicité.
Ainsi, les produits dont la vente aux mineurs est défendue, ne doivent pas être annoncés de manière à être particulièrement attrayants aux personnes qui n’ont pas encore atteint l’âge adulte légal. Les personnes qui figurent dans ces publicités portant sur ces produits doivent être aussi clairement des personnes adultes.
D’autre part, l’industrie affirme s’autoréglementer. Les agences canadiennes de publicité disent qu’elles traitent ainsi volontairement avec prudence depuis longtemps de la publicité destinée aux enfants. Elles ont adopté au fil des années des règles internes volontaires pour que la publicité destinée aux enfants ne vienne pas exploiter leur crédulité ou leur inexpérience.
Selon Brian Cook, chercheur à l’Agence de santé publique de Toronto, qui rêve cependant d’une loi pancanadienne « à la québécoise», les enfants ne peuvent pas faire la différence entre le contenu publicitaire et le contenu informatif, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux efforts souvent subtils des publicitaires.
Le saviez-vous?
En 2014, le Mexique a décidé de restreindre les publicités diffusées à la télévision d’aliments et de boissons destinés aux enfants. Certaines publicités sont dorénavant interdites entre 14 h 30 et 19 h 30 les jours de semaine et de 7 h à 19 h les fins de semaine.
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