Justin Trudeau, en conférence de presse, jeudi. Depuis lundi, on a appris que les communications de plusieurs reporters du Québec ont été espionnées par la Sûreté du Québec (SQ) — certains pendant environ cinq ans — ainsi que par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Photo Credit: PC / Sean Kilpatrick
Aucun journaliste n’est épié par les services policiers canadiens ou du renseignement affirme le premier ministre
Justin Trudeau a réitéré que son gouvernement prenait très au sérieux la question de la liberté de presse. Il a promis jeudi, après vérification, qu’aucun journaliste au pays ne faisait actuellement l’objet d’une surveillance de la part des services policiers ou de renseignement fédéraux.
Cette affirmation arrive après les révélations de cette semaine voulant qu’au moins huit journalistes aient fait l’objet d’enquêtes policières au Québec en principe illégal, car ils n’étaient coupables d’aucun crime. Les policiers voulaient débusquer des policiers ou des membres du crime organisé qui était en contact directement ou indirectement avec ces journalistes.
Les gestes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui a notamment espionné les données téléphoniques d’un journaliste de La Presse, se transforment maintenant en crise politique majeure au Canada.
Mercredi, on apprenait que la Sûreté du Québec (SQ) a aussi espionné les appels de six autres journalistes, dont trois de Radio-Canada.
Puis hier, jeudi, les policiers de Montréal ont révélé avoir espionné le travail d’un huitième journaliste il y a quelques années.
Le gouvernement du Québec a annoncé jeudi qu’une commission d’enquête serait mandatée pour se pencher sur la surveillance policière des sources journalistiques.
Le premier ministre canadien suit l’affaire de très près
Disant suivre avec « préoccupation » les cas des reporters du Québec qui ont été espionnés par deux corps policiers de la province, Justin Trudeau a affirmé jeudi avoir effectué des vérifications auprès de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
« Dès qu’on a commencé à avoir ces nouvelles, j’ai commencé à communiquer avec le commissaire de la GRC et le SCRS pour m’assurer qu’effectivement, il n’y a aucune activité de ce type qui se passe au niveau fédéral », a-t-il dit en conférence de presse à Ottawa.
« On a des balises, des règles et des paramètres très stricts en place, et j’ai été rassuré qu’ils sont tous en train d’être suivis. Et on peut être rassurés qu’au niveau fédéral, on n’a pas cette préoccupation », a poursuivi Justin Trudeau.
Cette situation a de quoi inquiéter tant la population canadienne que le gouvernement, car la liberté de la presse est un pilier « essentiel pour une démocratie qui fonctionne bien et une société libre », a fait valoir le premier ministre.
Il s’est montré ouvert à la possibilité de revoir l’article du Code criminel que le capitaine Guy Lapointe, de la SQ, a évoqué en entrevue au Réseau de l’information de Radio-Canada, mercredi, pour justifier l’espionnage de six journalistes québécois.
« Je pense qu’avec ces nouvelles on va certainement avoir des réflexions sur comment en tant que société nous nous devons d’assurer la protection des journalistes et de leurs sources confidentielles », a-t-il offert.
L’article 193 du Code criminel, qui est de juridiction fédérale, porte sur la divulgation et l’utilisation des communications privées.
Patrick Lagacé. Le service de police de Montréal a eu accès aux numéros des appels entrants et sortants du téléphone intelligent d’un journaliste du quotidien La Presse et il a pu obtenir auprès des fournisseurs de téléphonie les noms de tous les individus qui ont pu contacter ce journaliste. Crédit photo : Radio-Canada
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