Au moment où le processus de légalisation de la marijuana pour 2017 semble bien enclenché au Canada, des données publiées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) révèlent que la consommation de cette drogue chez les personnes de 15 ans et plus a bondi au Québec de 25 % entre 2008 et 2015, passant de 12 à 15 %.
L’étude de l’ISQ précise que cette hausse est surtout attribuable à la consommation dite « occasionnelle », soit une personne ayant consommé du cannabis moins d’une fois par mois ou d’une à trois fois par mois au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête.
L’enquête révèle par ailleurs que c’est dans la population des 18 à 24 ans que l’on retrouve la plus forte proportion de consommateurs occasionnels.
Les Québécois en rapport aux Québécoises
Les hommes québécois ont une plus grande propension à consommer des drogues, que ce soit de façon occasionnelle ou constante.
En 2014-2015, 12 % des hommes étaient des consommateurs occasionnels, contre 9 % des femmes.
Il y a aussi une différence entre les sexes pour ce qui est de la consommation habituelle. Sur ce plan, on compte 7 % d’hommes par rapport à 3 % de femmes.
Le saviez-vous? Les variables prédisant la propension à être un consommateur de cannabis : – Être un homme – Être âgé de 18 à 24 ans – Vivre seul – Être né au Canada – Avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois – Fumer la cigarette – Consommer des drogues autres que le cannabis
Lorsqu’on compare les Québécois aux autres Nord-Américains
« En consultant la littérature quand on a voulu faire ce bulletin-là, on s’est aperçu que des études aux États-Unis aussi constataient qu’il y avait une augmentation de la consommation de cannabis à travers le temps. Et tout dernièrement, Santé Canada a publié des données de Statistique Canada qui soulignaient également une augmentation de la consommation de cannabis au cours de la dernière décennie », explique Monique Bordeleau, coordonnatrice à l’ISQ.
« C’est une évolution qu’on retrouve ailleurs, dans d’autres pays. Le Québec ne fait pas figure à part quand on parle d’augmentation de la consommation de cannabis, c’est un phénomène qu’on retrouve aux États-Unis, entre autres, et dans le reste du Canada », conclut Monique Bordeleau.
Les différences entre les « accros » et les occasionnels
Les chercheurs québécois se sont attardés aux variables permettant de prédire l’appartenance au groupe des consommateurs occasionnels de cannabis, de même qu’à celui des consommateurs habituels, soit les personnes ayant consommé cette drogue une fois par semaine, plus d’une fois par semaine ou tous les jours au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête.
« Il y a quand même pas mal de similitudes entre les consommateurs occasionnels et réguliers. Ce qu’on remarque, c’est que le fait d’être un homme, d’être âgé entre 18 et 24 ans, de vivre seul, d’être né au Canada, ce sont des caractéristiques sociodémographiques où [les gens] ont une plus grande propension à être des consommateurs occasionnels ou des consommateurs réguliers », souligne Mme Bordeleau, ajoutant que d’autres facteurs, comme le tabagisme, les pensées suicidaires et la consommation de drogue entraient aussi en ligne de compte.
Le fait de présenter un niveau élevé de détresse psychologique est cependant associé à la consommation constante de cannabis, mais pas à la consommation occasionnelle, indique l’étude.
Les étudiants sont quant à eux davantage enclins à s’inscrire dans la catégorie des consommateurs occasionnels, comparativement aux travailleurs, aux sans-emploi et aux retraités, une caractéristique que l’on ne retrouve pas du côté des consommateurs réguliers.
En prévision de la légalisation de la marijuana prévue l’an prochain au pays, deux nouvelles initiatives viennent tracer la voie à une intervention plus musclée de la part des corps policiers canadiens pour retirer de la route les automobilistes qui conduisent avec des facultés affaiblies.Crédit photo : Simon-Marc Charron
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