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Les changements organisationnels sont souvent à l'origine d'absences au travail
Photo Credit: radio-canada / Emilio Avalos

Les travailleurs canadiens seraient-ils réfractaires au changement?

Les changements organisationnels affectent négativement les travailleurs canadiens. Près d’un travailleur sur deux s’est absenté du travail plus souvent, ou a remarqué que d’autres l’ont fait après les changements organisationnels.

Le changement est devenu bien ancré dans la réalité du travailleur canadien. Le sondage de la firme montréalaise Crop, réalisé pour le compte de Morneau Shepell, constate que les deux tiers des répondants (66 %) ont vécu au moins un changement organisationnel chez leur employeur actuel. Ce sont les travailleurs albertains qui ont vécu le plus de changements organisationnels (74 %).

Les changements vécus vont de la restructuration d’équipe (39 %) aux fusions (15 %), en passant par la réduction des effectifs ou des licenciements, la redéfinition des tâches (35 %) et le réaménagement de l’espace de travail (29 %). Tous ces changements sont globalement mal perçus par les personnes sondées. Et 43 % d’entre elles estiment que les transformations ont eu un impact négatif sur leur perception de l’entreprise. Pour 40 % de ces personnes, cela a nui à leur santé et à leur bien-être. Pour 30 %, c’est leur rendement qui a été altéré.

Michèle Parent, directrice des services-conseils en santé pour Morneau Shepell, explique quelques points saillants de ce sondage.

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Un travailleur transmet son savoir à un collègue plus jeune.
Les travailleurs aiment être informés des changements © iStock/Kuzmichstudio

Selon Allan Torrie, président et chef de la direction à Morneau Shepell, la redéfinition des tâches a la plus grande corrélation avec les congés de maladie, tant pour des raisons de santé physique que mentale. Pourtant, ce type de changement attire moins souvent l’attention qu’une fusion, même s’il influence l’expérience quotidienne des employés.

Torrie ajoute que compte tenu des avancées technologiques, des nouveaux modèles d’affaires et des forces économiques mondiales, les changements organisationnels deviendront la nouvelle norme. Les organisations doivent par conséquent penser aux meilleures façons de les mettre en place sans s’aliéner les employés.

Culture organisationnelle et santé mentale

L’enquête de Morneau Shepell indique également que les maladies mentales les plus courantes en milieu de travail sont la dépression (31 % des répondants en ont été atteints) et l’anxiété (28 %). Et ce sont les jeunes, les 30 ans et moins qui semblent en souffrir le plus. En tout cas, ils sont deux fois plus susceptibles que les autres de prendre des congés de maladie pour des raisons de santé mentale. Les trois quarts des répondants (75 %) font un lien direct entre santé mentale et culture organisationnelle. Une culture qui doit favoriser l’épanouissement des employés.

L’enquête de Morneau Shepell a été réalisée en octobre 2016, auprès de 1018 personnes. La marge d’erreur est de plus ou moins 3,1 %, 19 fois sur 20.

La santé mentale, un sujet souvent tabou
La santé mentale, un sujet souvent tabou mais qui coûte cher à l’économie canadienne © iStock

Bon à savoir

  • Au Canada, plus de 6,7 millions de personnes sont aux prises avec un trouble mental ou avec une maladie mentale. À titre comparatif, 2,2 millions de personnes ont le diabète de type 2.

  • Chaque année, plus de 28 % des personnes de 20 à 29 ans sont aux prises avec une maladie mentale. À l’âge de 40 ans, une personne sur deux a, ou aura eu, une maladie mentale.

  • Si l’on inclut les familles et les aidants, presque tout le monde est touché par les troubles mentaux ou la maladie mentale d’une façon ou d’une autre.

  • 70 % des Canadiens disent se préoccuper de la santé et de la sécurité psychologiques dans leur milieu de travail

  • 14 % des Canadiens ne pensent pas que le milieu dans lequel ils travaillent soit sain ou sûr.

  • La santé mentale coûte 51 milliards de dollars par année à l’économie canadienne, dont 20 milliards de dollars attribuables aux seules pertes dans le milieu de travail.

  • Environ 30 % des demandes de prestations d’invalidité de courte durée et de longue durée au Canada sont attribuées à des troubles mentaux et à des maladies mentales.

(Source: Commission de la santé mentale au Canada)

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