Une équipe transportent un patient sur une civière à l’urgence

Au Canada, environ 13 personnes par jour sont hospitalisées en raison d’une intoxication aux opioïdes.
Photo Credit: IS / vm

L’approche préventive pour combattre la crise des opioïdes.

À l’occasion de leur journée d’action politique annuelle, la Fédération des étudiants et étudiantes en médecine du Canada ( FEMC )se mobilise pour contribuer à l’effort national de lutte contre la crise des opioïdes.

La parade par la prévention

Ces étudiants qui proviennent de tous les coins du pays vont aller à la rencontre des députés et membres du Sénat à la colline parlementaire.

Les futurs médecins recommandent aux élus de mettre l’accent sur la prévention contre ce fléau qui fait des ravages au sein de la population canadienne.

Le Canada est classé au 2e rang mondial selon le taux de consommation des opioïdes par habitant.

Le taux de dépendance aux opioïdes de plus en plus important et la demande de plus en plus croissante pour les narcotiques illicites sont accentués par la disponibilité de ces produits qui pullulent sur le marché et qui tuent en moyenne une personne dans le pays tous les trois jours.

Les opioïdes sont des produits pharmaceutiques fréquemment prescrits dans le système de la santé canadien. La crise des opioïdes que nous vivons actuellement représente un véritable enjeu pour nos patients, pour les professionnels de la santé et pour la population générale. L’engagement des étudiants avec les responsables des politiques publiques est aussi important que les leçons cliniques et les progrès faits en tant que professionnel. Par cet engagement, nous pouvons traduire les préoccupations de nos patients et voisins en politiques favorisant des habitudes de vie saines et des communautés en santé.  
– Franco Rizzuti, Président de la FEMC

Le W18 est un opioïde 10000 fois plus puissant que la morphine et peut se trouver sous plusieurs formes.
Le W18 est un opioïde 10000 fois plus puissant que la morphine et peut se trouver sous plusieurs formes. © CBC

À qui la faute ?

Dans un contexte où certains médecins prescrivent en moyenne 53 ordonnances d’opioïdes par 100 habitants pour répondre à des besoins de santé, des groupes se mobilisent et appellent à la déclaration de l’État d’urgence en santé publique au niveau du fédéral.

Cela s’était déjà vu en 2016 où ce problème avait pris des proportions inquiétantes en Colombie-Britannique. Le gouvernement provincial avait alors déclaré l’État d’urgence, devant la première province du pays à le faire, en face d’une situation qualifiée de « dévastatrice » par les autorités médicales, en raison de la hausse marquée de la consommation du Fentanyl et des surdoses associées.

Durant les trois premiers mois de 2016 dans cette province, plus de 200 personnes avaient trouvé la mort par surdose de consommation d’opioïdes, dont 64 reliés au Fentanyl.

Parmi les facteurs qui contribuent à la crise des opioïdes au Canada :

  •  L’accès limité en milieu rural à des soins interdisciplinaires de gestion de la douleur chronique,
  • Le manque flagrant de ressources pour le traitement des patients avec des dépendances aux narcotiques ou des maladies mentales, 
  • La stigmatisation liée aux programmes de réduction des méfaits qui ralentit actuellement leur développement.

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Le fentanyl est un puissant analgésique opioïde synthétique qui fait des ravages au pays.
Le fentanyl est un puissant analgésique opioïde synthétique qui fait des ravages au pays. © ICI Radio-Canada

Le projet de loi C-37 pour combattre la crise

Dans sa stratégie de lutte contre le fléau des opioïdes, le gouvernement fédéral a introduit le projet de loi C-37.

C’est un projet porteur d’espoir pour plusieurs raisons :

S’il est accepté par les élus, il permettrait de faire tomber certaines des barrières qui empêchent de développer un réel programme de lutte contre les méfaits.

Ce projet de loi est favorablement accueilli par les étudiants et étudiantes en médecine qui estiment qu’il propose une simplification des procédures et critères d’évaluation dans les centres d’injection , ce qui permet le développement de programmes de lutte contre les méfaits et contribue à limiter la mortalité et la morbidité reliées à la dépendance aux opioïdes.

Ils suggèrent cependant que d’autres actions soient menées au niveau fédéral afin de combattre le mal à la racine en identifiant les causes premières de la crise des opioïdes.

Ces futurs médecins recommandent aussi que l’accès aux traitements pour la douleur chronique soit ouvert aux modalités non pharmaceutiques, tout comme un examen plus approfondi pour mieux comprendre le lien entre la santé mentale et le mésusage de médicaments.

C’est ainsi que la Fédération lance l’appel suivant au gouvernement du Canada pour :

a.    Améliorer l’accès aux centres interdisciplinaires pour la douleur chronique, par l’appui d’efforts provinciaux/territoriaux dans ce domaine.

b.    Poursuivre le financement de programmes en santé mentale et investir dans la recherche visant à clarifier le lien entre la santé mentale et le mésusage de médicaments.

 

Catégories : Politique, Santé, Société
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