L’écart de rémunération entre les sexes en Ontario est en moyenne de 30 % au détriment des femmes. Elles doivent travailler 15,5 mois pour avoir l’équivalent du salaire moyen des hommes en 12 mois. C’est ce que révèle la Coalition pour l’équité salariale en Ontario (Ontario Pay Equality Coalition).
Selon la Coalition, les chiffres, aussi saisissants soient-ils, ne donnent pas la pleine mesure de l’ampleur de l’injustice dont les femmes sont victimes. L’écart salarial entre hommes et femmes représente environ 57 % chez les Autochtones. Il est de 37 % à 39 % chez les femmes non blanches et les immigrantes. Les nouvelles arrivantes gagnent en moyenne 57 % du salaire d’un homme blanc. Les femmes ayant des déficiences quant à elles doivent se contenter d’un écart de rémunération de 46 %.
Pour Fay Faraday, coprésidente de la Coalition, l’écart salarial entre les sexes est un sérieux problème économique et les statistiques du gouvernement montrent que l’Ontario perd 18 milliards de dollars par an, soit l’équivalent du poids économique du secteur des pièces d’automobiles. La Coalition demande donc au gouvernement de l’Ontario de prendre des mesures concrètes pour combler l’écart salarial entre les hommes et les femmes.
Fay Faraday estime que le manque de transparence favorise l’inégalité salariale. Une nouvelle loi sur la transparence des paiements est une étape fondamentale pour combler l’écart, soutient-elle. Cette nouvelle loi devrait imposer aux employeurs des secteurs privé et public la publication obligatoire de rapports annuels sur l’état de l’écart de rémunération entre les sexes dans leurs lieux de travail, et selon la classification ainsi que le statut de l’emploi.
Deena Ladd, la Coordonnatrice du Workers Action Centre, un centre d’action des travailleurs de Toronto et de la campagne d’équité de 15 $, observe de son côté que « les femmes, en particulier les femmes immigrées et racialisées, constituent la grande majorité des salariés du salaire minimum. Les femmes représentent les deux tiers des travailleurs à temps partiel ».
Selon elle, « en augmentant le salaire minimum à 15 $ l’heure et en prenant des mesures proactives pour mettre fin au vol des salaires, les écarts de rémunération entre les sexes commenceront à se réduire. Ces actions doivent faire partie de la stratégie du gouvernement pour combler l’écart ».
« La réduction de l’écart salarial entre les sexes est une question de justice économique des femmes, a renchéri Patty Coates, secrétaire-trésorière de la Fédération du travail de l’Ontario. La stratégie exige que le gouvernement augmente les fonds versés aux employeurs du secteur public afin de respecter leurs obligations en matière d’équité salariale et de moderniser les lois sur les relations du travail. Nous savons que l’accès à la syndicalisation est l’un des outils les plus efficaces pour combler l’écart salarial entre hommes et femmes et nous devons freiner la baisse de la syndicalisation dans le secteur privé où l’écart salarial entre hommes et femmes est de 37 %. »
En novembre 2016, le gouvernement ontarien avait mis sur pied un groupe de travail qui devait notamment se pencher sur la question des congés parentaux partagés, l’analyse des différences entre les sexes, et une stratégie de sensibilisation sociale pour aider la population à comprendre les répercussions des préjugés sexistes, l’écart salarial entre les sexes et l’importance de combler l’écart.
La Banque Royale du Canada estime que les revenus personnels augmenteraient de 168 milliards de dollars chaque année au Canada si les femmes avaient les mêmes possibilités que les hommes sur le marché du travail.
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