Le gouvernement canadien a annoncé mardi un renforcement de la sécurité sur certains vols en provenance de l’étranger. Mais Ottawa n’interdit pas le transport en cabine d’appareils électroniques plus grands qu’un téléphone, comme l’ont fait les États-Unis et le Royaume-Uni.
Le ministre des Transports du Canada, Marc Garneau, n’a pas fourni de détails sur les mesures mises en place ni sur les vols ou les pays concernés, évoquant néanmoins un « risque pour la sécurité ». En point de presse, le ministre a simplement indiqué qu’il a décidé « de mettre en place des mesures additionnelles pour certains vols (arrivants) au Canada de certains aéroports à l’étranger pour assurer une plus grande sécurité aérienne ».
« Pour des raisons de sécurité évidentes, je ne suis pas en mesure de vous dire quels pays sont concernés, ni de quelles mesures précises il s’agit », a-t-il dit aux journalistes.
Ce renforcement survient après l’examen par le gouvernement des mesures mises en place en mars par les États-Unis et le Royaume-Uni interdisant le transport en cabine d’appareils électroniques plus grands qu’un téléphone dans les vols en provenance de la Turquie et de certains pays du Moyen-Orient et du Maghreb. Les autorités américaines avaient expliqué vouloir contrer une potentielle menace posée par des substances explosives dissimulées à l’intérieur de ces appareils électroniques.

Évaluer les risques
Marc Garneau a fait allusion à ces mesures en indiquant qu’un « risque » avait été établi par les services canadiens de sécurité après l’analyse de renseignements fournis par les Américains. Le ministre a cependant précisé que les voyageurs se rendant au Canada pourraient pour l’instant continuer à transporter leurs appareils électroniques à bord des avions.
« Il n’y a pas de restriction en ce moment, mais on va continuer d’évaluer. Et si l’on décide que des mesures additionnelles pourraient être nécessaires, on prendra ces mesures-là », a soutenu M. Garneau.
Le ministre a refusé de dire si les mesures qu’il a évoquées auraient des impacts sur les voyageurs, alors que le congé de Pâques se pointe à l’horizon. « Je ne vais pas essayer de prédire si les passagers vont s’apercevoir de quelque chose de différent, parce que ça irait dans les détails », a-t-il plaidé.
Le bureau du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, n’avait pas plus de précisions à offrir sur le sujet, référant les questions à celui du ministre des Transports.

Ottawa va sévir contre la surréservation des avions
Le gouvernement canadien va par ailleurs protéger les droits des passagers pour s’assurer qu’un incident comme celui survenu sur un vol de la compagnie United Airlines n’arrive « jamais » au Canada, a précisé M. Garneau. Le ministre est très troublé par ce qui s’est passé dimanche à bord de ce vol d’United Airlines, où un passager a été expulsé de force après avoir refusé de céder sa place sur un vol entre Chicago et Louisville, aux États-Unis.
Le gouvernement de Justin Trudeau va proposer un projet de loi pour créer une charte des droits pour les passagers, s’appliquant en cas de surréservation, a assuré M. Garneau, sans plus de précision. « Je ne voudrais jamais voir ça au Canada », a-t-il dit.
Captée sur vidéo, la scène de l’expulsion du passager d’United a fait le tour des réseaux sociaux. Cela a forcé le PDG de la compagnie aérienne à s’excuser. Évoquée dès novembre 2016 et remise à l’ordre du jour par l’incident survenu aux États-Unis, la charte canadienne devrait entrer en vigueur en 2018.
(Avec l’AFP et La Presse canadienne)
Lire aussi
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.