Ottawa va presque doubler d’ici 10 ans ses dépenses en armement et en moyens de défense avec plus d’avions de combat et de navires de guerre.
Selon le ministre canadien de la Défense Harjit Sajjan, l’objectif est de porter l’enveloppe consacrée aux dépenses militaires à 1,4 % du produit intérieur brut (PIB), contre 1 % actuellement.
Ce niveau de dépenses est l’un des plus faibles des pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), loin de l’exigence des 2 % formulée par le président américain Donald Trump au dernier sommet de l’OTAN fin mai. Au total, le Canada veut consacrer près de 33 milliards de dollars à l’armée et à leur équipement, contre 18,9 milliards en ce moment.
Avec des moyens plus importants et du matériel plus moderne, le Canada entend renforcer sa défense intérieure et assurer ses « responsabilités en tant que partenaire fiable dans le monde » auprès des pays de l’OTAN, a expliqué Harjit Sajjan, lors d’une conférence de presse à Ottawa.

Effectifs renfloués, équipements modernisés
Une part plus importante de cette enveloppe va être consacrée aux nouveaux matériels et au remplacement de la flotte vieillissante d’avions de combat F-18. On prévoit acheter 88 avions de chasse au lieu des 65 prévus jusqu’ici.
Des fonds vont aussi permettre de doter la marine canadienne de 15 nouveaux navires de guerre, de moderniser la flotte de sous-marins, d’acheter des véhicules blindés légers, des munitions guidées de précision et d’autres équipements. Le Canada va augmenter de 5000 membres ses effectifs militaires à 101 500 soldats (actifs et réservistes).
L’armée canadienne va augmenter ses capacités pour contrer les menaces dans l’espace avec des satellites de communication et de surveillance. Le Canada a également confirmé qu’il ne se joindra pas au programme de bouclier antimissile américain.

Dans sa stratégie de défense, le Canada va former des pirates informatiques pour lancer des cyberattaques en soutien aux opérations militaires. Il va également déployer des drones armés sur des champs de bataille à l’international dans le cadre de sa réponse militaire aux nouvelles menaces mondiales à la sécurité.
Une approche moderne des missions de combat
L’objectif du Canada est d’augmenter ses capacités de renseignement militaire et des opérations spéciales et de renforcer sa présence en Arctique, là où la Russie a déployé ces dernières années des moyens importants.
Le Canada veut explorer avec les États-Unis de nouvelles missions pour le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) au-delà de son mandat actuel de sécurisation de l’espace aérien et en appui aux opérations dans les eaux au large des côtes des deux pays.
La nouvelle politique de défense dévoilée mercredi précise une large série de menaces transfrontalières, dont la « zone grise » de la guerre hybride, le terrorisme plus présent que jamais et les changements climatiques.

La politique en matière de défense indique que cette approche moderne des missions de combat respectera les lois canadiennes et internationales. Néanmoins, la nature même du secret qui entoure pratiquement toutes les forces spéciales du Canada et l’expansion des offensives dans le cyberespace soulèveront probablement des questions sur la transparence et les libertés civiles.
Le plan prévoit l’ajout de 605 membres dans les rangs des forces spéciales. Ils obtiendront de nouveaux systèmes de renseignement aéroportés et de nouveaux outils de surveillance et de reconnaissance. « La technologie et la nature changeante des conflits à proprement parler ont modifié fondamentalement le paysage dans lequel nous opérons », a dit le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, en présentant la nouvelle politique lors d’une conférence de presse à Ottawa.
(Avec l’AFP et PC)
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