Canadian Press

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Ce que pensent vraiment les Canadiens du bilinguisme

Fierté, inquiétude ou indifférence. Voilà trois émotions qui évoquent ce que ressentent le plus souvent les Canadiens par rapport au fait que leur pays est depuis presque 50 ans l’un des deux seuls du monde qui est officiellement bilingue. L’autre pays est le Cameroun.

Des célébrations du 150e anniversaire du Canada dans la capitale canadienne qui n'a toujours pas de statut officiellement bilingue.
Des célébrations du 150e anniversaire du Canada dans la capitale canadienne qui n’a toujours pas de statut officiellement bilingue. © Fred Chartrand/Canadian Press

Selon une enquête récente du ministère canadien du Patrimoine, les Canadiens, en majorité, considèrent la dualité linguistique comme un atout pour le pays et une valeur identitaire nationale de premier plan.

Mais dans cette réalité canadienne qu’on nous décrit, il y a des nuances importantes.

En fait, si les trois quarts des francophones considèrent que le français est une langue menacée, seulement un tiers des anglophones pense la même chose.

Lorsqu’on gratte, on découvre que les Canadiens et les politiciens abandonnent le bilinguisme pour se contenter d’une dualité linguistique. C’est la politique du « chacun dans son coin »

5,8 millions de Canadiens se disent bilingues. C’est pourtant moins d’un Canadien sur six

La dualité linguistique au Nouveau-Brunswick est parfois remise en question même dans la seule province canadienne officiellement bilingue comme en témoigne cette manchette d'un quotidien anglophone de cette province.
La dualité linguistique au Nouveau-Brunswick est parfois remise en question même dans la seule province canadienne officiellement bilingue comme en témoigne cette manchette d’un quotidien anglophone de cette province. © ML

Selon une enquête nationale publiée il y a deux ans et portant sur les années 1961-2011, il y a une nette stagnation et parfois un déclin soutenu depuis l’an 2000 de la capacité des Canadiens de s’exprimer à la fois en français et anglais.

Les jeunes sont au coeur d’une des deux raisons proposées par Statistique Canada pour expliquer le déclin du bilinguisme.

Le niveau d’exposition des élèves hors du Québec à des programmes de français langue seconde a diminué. Ils étaient 1,8 million d’élèves à suivre ces cours il y a 20 ans, et ils ne sont maintenant que 1,4 million.

Selon certains spécialistes, le bilinguisme officiel pourrait ainsi être mort et enterré lorsque le pays soulignera dans 50 ans son 200e anniversaire.

Écoutez

Le saviez-vous?
– À l’extérieur de la province du Québec, moins de 10 % de la population canadienne est bilingue (9,7 %).
– La province du Québec fournit 57 % de toute la population bilingue canadienne (3,3 millions de personnes, soit plus de 42 % de la population québécoise), et l’Ontario 23 % (1,4 million)
– En ajoutant le Nouveau-Brunswick, 86 % des Canadiens bilingues demeurent donc dans seulement 3 des 10 provinces canadiennes.

Selon des données de 2001, le trilinguisme est plus fréquent au Québec (8,9%) qu’au Canada dans son ensemble (5,6%) mais il l’est beaucoup moins que dans l’Union européenne (50,8%).
Selon des données de 2001, le trilinguisme est plus fréquent au Québec (8,9%) qu’au Canada dans son ensemble (5,6%) mais il l’est beaucoup moins que dans l’Union européenne (50,8%). © Istock

RCI avec la contribution de Michel Lacombe, Louis-Philippe Ouimet et Line Boily de Radio-Canada

En complément

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L’absence de bilinguisme chez les jeunes anglophones du pays menace la paix linguistique – RCI 

Catégories : Politique, Société
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