Les sacs de plastiques pourraient bientôt être interdits.

Les sacs de plastiques pourraient bientôt être interdits.
Photo Credit: ICI Radio-Canada

Interdiction des sacs de plastique : Montréal accusé de « faux en environnement et de blanchiment écologique »

Marc Robitaille est le directeur général de l’entreprise Omniplast et membre de l’Association canadienne de l’industrie des plastiques. Il estime que le règlement municipal du maire de Montréal, Denis Coderre, pour interdire l’usage des sacs de plastique, dès le 1er janvier 2018, représente « une escroquerie verte ».

M. Robitaille pense que cette décision n’est pas fondée sur des faits concrets, et il affirme bâtir son argumentaire sur différentes études qui ont été cautionnées par le ministère de l’Environnement.

Ces études montrent en effet que les sacs d’emplettes visés ne sont pas un enjeu environnemental au Canada.

Selon ces études, à peine 0,5 % des déchets sauvages est constitué de sacs de plastique.

Quarante-quatre études portant sur les déchets sauvages commandées par des municipalités telles que San FranciscoToronto et San José ont fait 102 951 observations qui prouvent que les sacs d'emplettes en plastique représentent seulement 0,4 % de l'ensemble des déchets sauvages.
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Un consommateur de Brossard transporte ses emplettes dans des sacs en plastique à usage unique, désormais interdits dans cette ville.
Un consommateur de Brossard transporte ses emplettes dans des sacs en plastique à usage unique, désormais interdits dans cette ville. © PC/Paul Chiasson

Qu’en est-il des études qui démontrent le caractère nuisible des plastiques pour l’environnement, les océans, les poissons et autres fruits de mer destinés à la consommation humaine?

Lorsqu’on parle de déchets en mer, c’est vraiment un problème de gestion des déchets résiduels dans les pays asiatiques, dont le Vietnam, la Chine et l’Inde, et ce n’est pas une question de sacs de plastique en soi, c’est plutôt une question de gestion des matières résiduelles.

Au Québec, les sacs de plastique sont utilisés de façon très responsable, précise M. Robitaille.

D’une part, il y a un programme volontaire de réduction de son usage implanté par les détaillants depuis une dizaine d’années, ce qui a entraîné une réduction de 50 % de l’utilisation des sacs en plastique.

D’un autre côté, presque 80 % des sacs distribués sont réutilisés en remplacement des sacs à ordure.

Pour le reste, une grande partie est envoyée au recyclage.

C’est dire que le sac de plastique est récupéré à presque 92 %, ce qui représente un bon score, affirme Marc Robitaille, qui a déclaré ne pas bien saisir les raisons de l’interdiction décidée par la Municipalité de Montréal.

Selon lui, il n’y a aucun bénéfice environnemental d’exclure les sacs d’emplettes minces. Les projets de règlement veulent que les sacs qui sont utilisés soient de 3 à 10 fois plus épais. Il ne verrait ainsi pas pourquoi le fait d’épaissir les sacs réduirait leur impact environnemental.

 Un des milliards de sacs de plastique à la dérive dans les océans
Un des milliards de sacs de plastique à la dérive dans les océans © IS/iStock

Vers une guerre ouverte avec la Municipalité dont le règlement signerait la mort de l’industrie du plastique?

Recycle Québec, au mois de septembre dernier, avait demandé à toutes les municipalités d’attendre la publication de l’étude du cycle de vie sur les sacs d’emplettes, avant de se positionner sur une réglementation, ou même sur le besoin d’une réglementation, souligne M. Robitaille.

Pour Recycle Québec, le fait d’agir avant la publication de cette étude, qui représente une première en Amérique du Nord, serait irresponsable et hasardeux, ajoute-t-il.

La Ville de Montréal et la Ville de Brossard sont, toutes les deux, allées trop vite en besogne en choisissant d’agir avant la publication des résultats de l’étude.

Ayant fait partie du comité de l’étude, Marc Robitaille déclare être au courant des résultats et souhaite leur publication immédiate, car ces résultats confirment la position de ceux qu’il représente, pour ce qui est de l’utilisation des sacs d’emplettes minces, qui sont avantageux sur le plan environnemental.

 « Il ne fait aucun doute que la ville doit révoquer son bannissement des sacs d’emplettes en plastique minces, tout comme Chicago l’a fait un peu plus tôt cette année, si elle souhaite être considérée comme une bonne gestionnaire de l’environnement. »

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Catégories : Environnement et vie animale, Politique, Société
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