Une nouvelle industrie privée de l’aide aux devoirs prend forme depuis cinq ans au Canada et Allô Prof en est le porte-étendard québécois.
Ces mines d’or en d’informations en ligne pour les élèves après leurs heures de cours et leurs trésors pédagogiques voient le jour à l’heure d’Internet et d’un monde où les parents et les enfants sont pressés par une foule d’activités sportives et récréatives.
La présence de cette industrie entraîne beaucoup de parents à se questionner sur les avantages pédagogiques réels de l’imposition de devoirs à leurs enfants. Des enseignants eux-mêmes se questionnent sur les différentes approches proposées par les écoles et les commissions scolaires par rapport aux devoirs.
Pour plusieurs, les devoirs ne devraient durer que de 10 à 20 minutes. Pour d’autres, ils devraient être surtout mieux encadrés et non pas effectués à la maison, mais bien à l’école.
Pendant ce temps, les services en ligne d’aide aux devoirs croissent en popularité, signe bien souvent de l’importance de la détresse des parents et des enfants par rapport aux devoirs obligatoires.
La question de l’impact des devoirs sur les élèves suscite de nombreux conflits
Au début du XXe siècle, on considérait que l’apprentissage résultait avant tout de la pratique répétitive. Les devoirs étaient alors considérés comme une occasion d’exercice supplémentaire et l’on croyait qu’ils contribuaient à inculquer le sens de la discipline aux jeunes.
Dans les années 1940, alors que le développement de la capacité à résoudre des problèmes a pris le pas sur la pratique répétitive, les devoirs étaient plutôt considérés comme une intrusion dans la vie privée des familles.
Cette tendance s’est renversée à nouveau dans les années 1950 alors que, devant les réalisations scientifiques des pays du bloc communiste, les pays occidentaux se sont mis à remettre en question la qualité de la préparation des jeunes à relever les défis technologiques.
Depuis, des études comparatives internationales montrent que les résultats scolaires des élèves occidentaux se comparent négativement à ceux des élèves japonais et coréens qui se voient eux imposer plus de devoirs.
Une étude réalisée en 2008, à l’Université de Toronto, a révélé cependant que plusieurs parents canadiens n’étaient pas certains de l’effet positif des devoirs sur la réussite scolaire.
RCI avec la contribution d’Arnaud Decroix, Renée Dumais-Beaudoin, Claude Bernatchez et Catherine Lachaussée de Radio-Canada
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