Le caribou des bois, une espèce menacée Photo Credit: Parcs Canada/Mark Bradley
La moitié des espèces animales canadiennes sont maintenant menacées
Par Stéphane Parent | francais@rcinet.ca Publié le vendredi 15 septembre 2017 à 08:02
Mis à jour le vendredi 15 septembre 2017 à 09:17
Les populations de la moitié des 903 espèces canadiennes d’oiseaux, de poissons, de mammifères, de reptiles et d’amphibiens se sont effondrées au cours des 40 dernières années, prévient une nouvelle étude.
Ces espèces ont perdu 83 % de leurs individus entre 1970 et 2014, selon le rapport dévoilé jeudi par le Fonds mondial pour la nature (WWF).
L’organisation environnementale a étudié 3689 populations différentes de 386 espèces d’oiseaux, 365 espèces de poissons, 106 espèces de mammifères et 46 espèces de reptiles et d’amphibiens.
Elle a utilisé une méthode développée par la Société zoologique de Londres pour regrouper plus de 400 ensembles de données compilées par le gouvernement fédéral.
Au total, les 903 espèces étudiées ont vu leur population fondre de 8 % pendant les 44 années étudiées. Quarante-cinq espèces étaient stables et 407 se sont améliorées, notamment en raison de mesures de protection.
En bref… – Les populations de mammifères ont reculé de 43 % – Les populations de poisson ont fondu de 20 % – Les populations de reptiles et d’amphibiens ont reculé de 16 % – Les populations d’oiseaux ont grimpé de 7 %, surtout grâce à l’amélioration touchant les gibiers d’eau et les oiseaux de proie. – En revanche, les populations d’oiseaux des prairies se sont effondrées de 69 %, celles des insectivores de 51 % et celles des oiseaux de rivage de 43 %.
Le président du WWF, David Miller, soutient que, règle générale, la Loi canadienne sur les espèces en péril adoptée en 2014 ne semble avoir eu aucun effet pour le moment, et qu’il est maintenant « incroyablement urgent » de renverser le déclin.
Le déclin des espèces protégées par une loi fédérale est comparable à celui des espèces non protégées. Les populations des espèces mentionnées par la loi ont dégringolé de 63 % pendant la durée de l’étude. Le rapport laisse même entendre que le déclin s’est potentiellement accéléré depuis son adoption.
Les populations de gibiers d’eau, dont les marais sont protégés, ont augmenté de 54 %. Les oiseaux de proie, comme les faucons, ne sont plus menacés par le DDT, et leur population a explosé de 88 %. Sont également en hausse les populations d’animaux qui cohabitent bien avec les humains, comme les cerfs et les oies.
Trop peu trop tard?
La loi n’est peut-être plus le meilleur outil pour protéger la faune, poursuit M. Miller, puisque les espèces en déclin sont trop nombreuses pour qu’on puisse les protéger individuellement.
« Nous avons probablement besoin d’une nouvelle approche, a-t-il lancé. Les problèmes sont très complexes, et il y a de multiples causes. On ne peut pas se fier uniquement à un plan pour les espèces. Il faut examiner tout l’écosystème. »
Par exemple, dit-il, on ne pourra pas faire grand-chose pour freiner la disparition des épaulards du Pacifique tant que les scientifiques ne comprendront pas pourquoi les populations de saumon chinook – leur principale source de nourriture – sont en déclin.
M. Miller croit que nous aurons besoin de nouveaux réseaux de zones protégées pour renverser la tendance. Il souligne que l’étude a constaté qu’une approche collective, comme celle adoptée pour protéger les gibiers d’eau, peut être efficace.
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