Les services frontaliers canadiens viennent de fermer les portes du Canada à Chelsea Manning, une femme transgenre connue auparavant sous le nom de Bradley Manning et qui avait été condamnée, en 2013, pour la fuite de quelque 700 000 documents militaires confidentiels publiés par WikiLeaks.
L’ex-soldate américaine a révélé elle-même, lundi, sur son compte Twitter, avoir été interdite d’entrée au Canada la semaine dernière en raison de son dossier criminel.
Chelsea Manning a publié cette lettre du ministère de l’Immigration du Canada expliquant pourquoi les agents des services frontaliers lui ont refusé l’entrée au pays.
Le document indique qu’elle s’est présentée au poste douanier de Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec, le vendredi 22 septembre, à titre de visiteuse temporaire.

Pas d’interventions ou d’ingérences politiques affirme Ottawa

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, soutient les agents des services frontaliers ont agi sans le consulter et qu’on ne lui a jamais demandé si l’ex-soldate américaine Chelsea Manning devait être jugée inadmissible d’entrée au Canada lorsqu’elle s’est présenté il y a quelques jours à la frontière.
Cependant, Ralph Goodale a laissé entendre, lundi, qu’il réfléchirait sérieusement avant de contredire la décision d’un agent des services frontaliers qui a eu pour conséquence de refouler Chelsea Manning à la douane canadienne la semaine dernière. Le ministre insiste sur le fait qu’il n’a pas à s’ingérer dans la décision d’un agent prise de façon appropriée dans le cadre de ses fonctions.
On peut lire dans le document remis à Mme Manning qu’elle a été refusée en vertu d’une disposition de la Loi sur l’immigration qui prévoit qu’un visiteur est inadmissible s’il a été condamné pour un crime commis à l’extérieur du Canada et qui, s’il était commis au pays, serait passible d’une peine d’emprisonnement d’au moins 10 ans.
Plus loin, on précise que le crime commis par la citoyenne américaine constitue une violation de la loi sur l’espionnage aux États-Unis. Selon le gouvernement canadien, ce crime serait équivalent à un acte de « trahison » au Canada et passible d’un maximum de 14 ans d’emprisonnement.
Condamnée à 35 ans de prison
Chelsea Manning, 29 ans, a été condamnée en Cour martiale en 2013 à 35 ans de prison, mais sa peine a été commuée après 7 ans par le président Barack Obama tout juste avant qu’il quitte la Maison-Blanche.
Elle a indiqué sur son compte Twitter avoir l’intention de porter la décision du Canada en appel et de réclamer une audience sur son admissibilité.
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RCI avec La Presse canadienne
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