Bill Morneau, ministre canadien de Finances

Bill Morneau, ministre canadien de Finances
Photo Credit: Chris Wattie/REUTERS

Conflit d’intérêt potentiel : Morneau se défend,Trudeau appuie son ministre

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, se tient aux côtés de son ministre des Finances, Bill Morneau, visé par l’opposition d’accusations de conflit d’intérêts pour ne pas avoir placé ses biens personnels dans une fiducie sans droit de regard après avoir été nommé au cabinet il y a près de deux ans.

Afin d’atténuer une controverse grandissante qui menace d’éclipser son programme, M. Trudeau, lors de la période des questions au Parlement canadien mercredi, a dû répondre aux attaques de l’opposition qui questionne le fait que son ministre détienne encore environ 40 millions de dollars en actions à Morneau Shepell, la firme de gestion des régimes de retraite et de ressources humaines fondée par son père. 

Les questions sur les conflits d’intérêts possibles surviennent après des semaines de réactions négatives à la tentative du ministre des Finances de réformer les impôts des petites entreprises. Elles sont devenues un obstacle majeur pour le gouvernement libéral.

Pour sa part, le ministre Morneau continue de dire qu’il a suivi les règles et conseils de la commissaire fédérale à l’éthique Mary Dawson .

Il a demandé mardi une rencontre avec Mme Dawson pour discuter à nouveau de sa décision de ne pas placer ses actifs dans une fiducie.

« Le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a donné des conseils clairs au ministre des Finances, qu’il a suivis et qu’il continuera de suivre. » M. Trudeau, refusant toutefois de répondre à des questions à propos du moment où il a su que M. Morneau n'avait pas utilisé une fiducie sans droit de regard.
Le ministre canadien de Finances, Bill Morneau et le premier ministre Justin Trudea se serrent la main.
Le ministre canadien de Finances, Bill Morneau et le premier ministre Justin Trudea se serrent la main. © Chris Wattie/REUTEURS

Le ministre Morneau a dit avoir demandé l’avis de la commissaire à l’éthique justement pour éviter les conflits d’intérêts.

L’accent mis sur la richesse personnelle de M. Morneau ainsi que la réforme fiscale proposée par le ministre risquent tous les deux de faire dérailler les plans des libéraux, à l’amorce de la deuxième moitié de leur mandat de quatre ans.

L’agence Reuters rapporte que Marc Chandler, responsable mondial de la stratégie de change pour le géant banquier Brown Brothers Harriman, a déclaré que les marchés financiers seraient largement épargnés si M. Morneau quittait son poste, à condition qu’il soit remplacé par quelqu’un ayant les mêmes vues et les mêmes plans financiers.

« Si vous me disiez que la critique à M. Morneau est une critique voilée à la stratégie d’expansion fiscale et que sa disparition pourrait entraîner un changement de politique fiscale, ce serait un peu plus important. »,Marc Chandler de la banque Brown Brothers Harriman & Co.

M. Chandler a ajouté également que les marchés sont plus inquiets au sujet de la disparition possible de l’ALENA et des futures augmentations de taux par la Banque du Canada que de la tempête autour du ministre des Finances.

Bill Morneau, © REUTERS/Chris Wattie

M. Morneau ne quitte pas son poste, il présente les détails de son projet de réforme fiscale

Bill Morneau a annoncé jeudi des changements à ses propositions fiscales controversées qui visent à répondre aux préoccupations des agriculteurs et des pêcheurs canadiens. Il en a fait l’annonce dans une ferme aux côtés du ministre de l’Agriculture Lawrence MacAulay, à Erinsville, en Ontario.

Il est à noter que plusieurs analystes ont exprimé leurs craintes quant aux changements fiscaux proposés par le gouvernement Trudeau puisqu’ils ont été parfois interprétés comme étant un éventuel fardeau qui ajouterait des coûts importants pour certains propriétaires de petites entreprises, comme les fermes familiales. Cependant, le ministre a déjà consenti à baisser les impôts pour les PME

En effet, plus tôt cette semaine, le gouvernement a également abandonné une autre mesure qui aurait eu un impact négatif sur le transfert intergénérationnel des entreprises familiales.  

Radio Canada International avec la Presse canadienne et Reuters. 
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