Le Canada entrevoit déjà d’importants contrecoups de la fin possible du programme américain des « Dreamers ».

Une analyse interne gouvernementale de la politique d’immigration des États-Unis laisse prévoir des conséquences importantes à la frontière canadienne advenant l’élimination du programme offrant des protections aux personnes entrées illégalement aux États-Unis alors qu’elles étaient enfants.
Le Bureau du Conseil privé à Ottawa a demandé en septembre dernier à Affaires mondiales Canada s’il avait déjà des analyses de la situation, et l’ambassade canadienne à Washington a fait parvenir ses observations.
C’est ce qu’indiquent des documents obtenus grâce à la Loi sur l’accès à l’information par La Presse canadienne.
Aide-mémoire…
– Pas plus tard que l’été dernier, l’afflux de migrants des États-Unis, principalement d’origine haïtienne, à la frontière du Canada suscitait des messages haineux au Québec!
– Ces messages, exigeant une inversion du flux des migrants de plus en plus important à la frontière canado-américaine, venaient de groupuscules d’extrême droite et d’islamophobes en Europe, et étaient visibles à plusieurs endroits au Québec.
– Avec le nombre sans cesse croissant de migrants qui se présentaient à la frontière du côté du poste-frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle, l’exaspération des groupuscules d’extrême droite au Québec était perceptible.Avec son message « Remigration », le groupe Atalante, par exemple, souhaitait une inversion du flux migratoire et le retour chez eux des demandeurs d’asile.
Un million d’Américains à la frontière canadienne?
1,7 million de personnes sont admissibles au programme des « Dreamers », et près de 800 000 y sont effectivement enregistrées.
Bien que le président Trump ait annoncé en septembre qu’il entendait retarder de six mois la fin du programme afin de laisser le temps au Congrès d’élaborer une solution permanente, l’analyse du gouvernement canadien révèle que plus de 600 000 permis de travail des « Dreamers » arrivant à échéance pourraient ne pas être renouvelés.
Ces permis de travail évitent en pratique la déportation de centaines de milliers de diplômés du secondaire ou de membres du personnel militaire qui sont âgés de moins de 31 ans et qui sont entrés aux États-Unis illégalement alors qu’ils étaient enfants.
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RCI avec La Presse canadienne
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