Justin Trudeau a annoncé la hausse de la contribution canadienne en participant à une discussion en compagnie de Malala Yousafzai, Prix Nobel de la paix 2014, jeudi, à Davos. Photo : La Presse canadienne/Paul Chiasson

À la table des riches à Davos, le Canada veut amasser plus sans oublier les indigents

Le Forum économique mondial qui a lieu à Davos, en Suisse, est perçu comme le rendez-vous des privilégiés de la planète, autour de petits fours et autres gallinacés, pour aborder des enjeux susceptibles de répondre à leurs intérêts et à ceux de leur population. Le premier ministre du Canada vient de conclure la participation du pays à ce forum, non sans avoir positivement marqué les esprits par son engagement auprès des femmes, et surtout le doublement du montant de la contribution du pays au Partenariat mondial pour l’éducation.

Attirer plus d’investisseurs au Canada

Chacun des 340 chefs d’États et de gouvernements présents à ce 48e sommet a une ambition économique précise pour son pays : mettre en place des mécanismes qui permettront à long terme de créer plus de richesses et d’engranger plus de bénéfices.

Le contexte s’y prête très bien, étant donné le nombre record d’entreprises et de dirigeants du monde des affaires représentés, à côté des membres de la société civile, du secteur de la recherche et des médias, entre autres.

Plus de 1900 hauts dirigeants du secteur privé, en plus de 80 jeunes leaders mondiaux représentés.

Le Canada compte bien tirer avantage de ce forum, ce qui a motivé la participation du premier ministre Justin Trudeau, dont la contribution a été parmi les plus ovationnées.

La sollicitude du pays a été une fois de plus réaffirmée dans les engagements de son premier ministre, sans pour autant occulter le fait que le Canada, comme les autres nations riches, est aussi et surtout là pour rechercher de nouveaux débouchés et susciter plus d’investissements sur son sol.

Lors du Forum, le premier ministre a rencontré plusieurs leaders et chefs d’entreprises du monde entier afin de faire valoir le Canada comme partenaire de choix pour le commerce et l’investissement. Le premier ministre a également participé à une table ronde avec des dirigeants d’industries américaines pour discuter des façons dont nous pouvons renforcer le commerce entre le Canada et les É.-U. et moderniser l’ALENA au profit de la classe moyenne en Amérique du Nord.

Les femmes et l’éducation : un autre sujet d’intérêt pour le Canada

Si l’on s’en tient au thème des échanges cette année, les participants sont là pour « Construire un avenir commun dans un monde fracturé ».

Ce qui peut paraître paradoxal, étant donné la difficulté reliée à un tel exercice dans le contexte mondial actuel. Comment est-ce possible de bâtir un avenir commun, alors même que des milliers de personnes sur la planète sont laissées de côté, comme en témoignent le sort des migrants rohingyas au Myanmar, ou de leurs semblables, plus de 4000 indigents, entassés dans des camps de fortune à Paris en France, ou encore les milliers d’enfants affamés et pris en étau dans de longs et sanglants conflits au Yémen, en Syrie, au Soudan du Sud, pour ne citer que ces quelques exemples?

Selon l’ordre du jour à Davos, construire un avenir commun dans un monde fracturé signifie avant tout trouver des solutions concertées dans le but de déterminer les moyens pour réaffirmer la coopération internationale autour d’intérêts communs, comme la sécurité, l’environnement et la coopération économique, en plus de surmonter les divisions au sein de la société.

Notre monde est aujourd’hui fracturé en raison de la concurrence croissante entre les nations et des profondes divisions au sein des sociétés. Pourtant, l’ampleur des défis auxquels est confronté notre monde rend plus que jamais indispensable une action concertée, collaborative et intégrée. Notre réunion annuelle vise à surmonter ces lignes de fractures en réaffirmant les intérêts communs des nations et en obtenant des parties prenantes leur engagement en faveur du renouvellement des contrats sociaux,par le biais d’une croissance inclusive Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial.

Cette photo non datée diffusée par le Conseil révolutionnaire local de Madaya montre un garçon amaigri jusqu’aux os. Associated Press affirme avoir vérifié l’authenticité de cette photo. Photo : PC/AP/Conseil révolutionnaire local de Madaya

Justin Trudeau, qui a présidé une table ronde sur les océans, a montré que de tels enjeux interpellent le Canada, en mettant de l’avant son Plan de protection des océans du pays, bien que le dossier des sables bitumineux albertains demeure une épine au pied.

Il a aussi souligné le besoin d’agir de façon coordonnée à l’échelle de la planète pour protéger la santé des océans.

Le premier ministre a séduit les cœurs dans son discours principal, dans lequel il a été surtout question de s’attaquer à la fracture sociale, par une plus grande autonomisation des femmes sur le plan économique. Il a reconnu la contribution importante de ces dernières à la croissance économique, soulignant ainsi leur engagement sur le marché du travail et leurs qualités professionnelles lorsqu’elles occupent des fonctions au sommet des entreprises.

Aux côtés de la jeune militante des droits de la femme et prix Nobel de la paix en 2014, Malala Yousafzay, Justin Trudeau a souligné l’importance de l’éducation dans le processus d’autonomisation des femmes et des filles dans le monde, et relevé la nécessité de leur offrir davantage de possibilités de réussir en éliminant les obstacles à leur formation.

C’est ainsi qu’il a annoncé l’engagement du Canada à verser 180 millions de dollars au Partenariat mondial pour l’éducation, pour la période de 2018 à 2020. Ce qui représente le double de sa contribution annuelle actuelle au renforcement des systèmes éducatifs, prioritairement dans les pays en développement, avec un soutien ciblé pour l’éducation des filles.

Il est temps de combler l’écart entre les sexes dans nos milieux de travail. Le recrutement, la promotion et la rétention des femmes peuvent devenir réalité dès aujourd’hui. Il nous revient à tous, surtout à ceux qui occupent des postes de leadership, de veiller à ce que les femmes aient les opportunités dont elles ont besoin pour provoquer des changements et réaliser leur potentiel. Justin Trudeau, premier ministre du Canada

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Catégories : Économie, International
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