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Si on parle par exemple des médias sociaux, les applications ont été conçues dans l’objectif d’amener une rétroaction continue. Le fait par exemple que, sur Facebook, avant la fermeture, il y aura toujours un nouveau post qui va apparaître. Le fait que, sur YouTube, il y a toujours une nouvelle vidéo qui va apparaître après celle que l’on vient de regarder et avec un algorithme qui va s’assurer que la vidéo qui nous est présentée sera pour nous intéressante. Donc, il y a plusieurs mécanismes qui ont été mis en place qui ont comme objectif que l’on compulse à l’utilisation. En fait, les créateurs, les informaticiens derrière tout ça, ne voulaient pas rendre les utilisateurs dépendants, ils voulaient par contre les rendre compulsifs pour arriver à vendre de la publicité. »
Miguel Therriault, coordonnateur des services professionnels, Centres Le Grand Chemin
Des adolescents qui font des crises d’angoisse quand on leur retire leur téléphone cellulaire, qui refusent de manger, de s’occuper de leur hygiène, qui refusent d’avoir de contact avec le monde réel, Miguel Therriault, coordonnateur des services professionnels des centres Le Grand Chemin au Québec, en a croisé plusieurs.
Il le voit sur le terrain, la cyberdépendance est en hausse au Québec tout comme elle l’est en Occident d’ailleurs.
Au départ, le parent se dit « mon enfant est dans sa chambre devant un écran, soit, mais il n’est pas quelque part en ville où je ne sais pas ce qu’il fait ». Cela dit, les risques d’enfoncement cybernétique sont bien réels.
« Les jeux massivement multijoueurs en ligne sont les plus accrocheurs et ce sont de très gros joueurs économiques. »
Que faire?
En fait, beaucoup peut être fait, dans la mesure où l’entourage de l’adolescent s’implique et aussi dans la mesure où celui-ci accepte de tenter le coup, de se décrocher de cette dépendance.
« Ce qu’on va viser avec les adolescents, comme c’est fait aussi avec les adultes, c’est d’avoir une utilisation contrôlée. On ne visera pas de ne plus avoir de téléphone ou d’ordinateur, de ne pas en utiliser un au travail ou à l’école, car ces outils font partie de nos vies. Par contre, on va développer des habiletés d’autocontrôle tout en travaillant avec les parents pour favoriser l’autocontrôle de l’adolescent. »
Les adolescents résident dans les centres de six à huit semaines. Il y a un suivi de quatre mois de réinsertion sociale après la sortie.

Le Grand Chemin (Facebook)
Miguel Therriault, coordonnateur des services professionnels des centres Le Grand Chemin au Québec nous parle de cette cyberdépendance et de ces centres.
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