Photo RCI et Evan Vucci AP

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Comment l’équipe de Trump a-t-elle pu exploiter nos données par millions

Le fait qu’on collecte des données personnelles dès que nous avançons notre souris sur le web ne devrait plus surprendre personne. L’absence de vives réactions de la part des utilisateurs de Facebook pourrait bien être la faille par laquelle continueront de s’infiltrer les malfaiteurs de démocraties. 

Le piratage des données de 50 millions d’abonnés de Facebook par une entreprise travaillant pour l’élection de Donald Trump devrait cependant vous faire frissonner, car il s’appuie sur des techniques qui opère à votre insu et qui veulent percer et diriger votre inconscient.

Publicité subliminale des années 1950 au cinéma.

Publicité subliminale des années 1950 au cinéma.

Certains se souviendront d’une technique publicitaire américaine dans les salles de cinéma dans les années 1950 qui consistait à insérer à toute les 24 images d’un film, une photo de maïs soufflé ou de coca-cola afin d’augmenter les ventes à l’entracte.

Ces images passaient inaperçues aux yeux du cinéphile, mais son inconscient, vulnérable aux suggestions, captait bien tout le sens du message. C’était inacceptable. Il a fallu passer des lois pour rendre l’affaire illégale.

L’affaire du piratage des informations de Facebook est comparable, mais elle représente un précédent potentiellement beaucoup plus dangereux, car il ne s’agit pas de nous vendre une vulgaire marque de cola, mais un politicien capable de marquer la planète.

Comment Cambridge Analytica est-elle parvenue à collecter vos données à votre insu?

Steve Bannon, ex-directeur de l’équipe de campagne de Donald Trump (Joshua Roberts/Reuters)

Steve Bannon, ex-directeur de l’équipe de campagne de Donald Trump (Joshua Roberts/Reuters)

Avec toute la série de « j’aime » que vous laissez sur le web dans le sillage louvoyant de votre furetage sur Facebook, il est possible de connaître votre opinion politique. C’est ce qui s’est produit pour 50 millions de ses abonnés. Cambridge Analytica, fondée par Steve Bannon, ex-directeur de l’équipe de campagne de Donald Trump, et par Robert Mercer, généreux donateur républicain, a utilisé sur Facebook une application déguisée sous le joli nom de This is your digital life (Ceci est votre vie numérique).

L’application vous invitait à répondre à quelques questions personnelles qui vous faisait découvrir votre type de personnalité. Ce jeu de découverte amusant collectait aussi à votre insu des données personnelles sur tous vos amis Facebook. Ainsi, si seulement 270 000 personnes ont participé au test, des données de plus de 50 millions de personnes au total ont fini par être été collectées.

L’arnaque mise au point par un chercheur russo-américain, Aleksandr Kogan, permettait de savoir par exemple que vous étiez contre les mariages homosexuels et l’immigration. L’équipe de Trump pouvait ensuite vous exposer sur le web à des messages faisant écho à ces deux prises de position et y ajoutait une invitation à voter pour Trump.

Selon les experts canadiens des données personnelles, que nous en soyons arrivé là n’a rien de surprenant. Mais de notre réponse à ces événements, et de celles de nos gouvernements, pourrait bien dépendre l’avenir de ce qu’on nomme encore aujourd’hui la « démocratie ».

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projectrepublictoday.com

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RCI avec La Presse canadienne et la contribution d’Alain Gravel, Jean Sébastien Bernatchez et Matthieu Dugal de Radio-Canada

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Catégories : International, Internet, sciences et technologies, Politique, Société
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