L’achat du pipeline Trans Mountain de la compagnie Kinder Morgan par Ottawa suit la logique de Justin Trudeau de lutter contre les changements climatiques au pays en même temps que l’on promeut la développement économique, dit Monica Gattinger de l’Université d’Ottawa.
La directrice de l’Institut de recherche sur la science, la société et la politique publique et présidente présidente de l’initiative Énergie positive de la même université explique que le pari d’Ottawa en achetant l’oléoduc au nom des Canadiens est de rassurer les investisseurs étrangers et que pour ce gouvernement cette décision, si hors du commun qu’elle soit, peut se prendre tout en continuant à protéger l’environnement.
Logiquement, en achetant un projet de pipeline de cette envergure tout en sachant qu’il faudra continuer d’investir pour la construction du nouveau pipeline, le gouvernement canadien croit qu’il fait un bon investissement, sinon, il ne l’aurait pas fait. Monica Gattinger souligne qu’au-delà de ce que cela donne en ce qui concerne cet oléoduc particulièrement, le Canada investit dans l’avenir :
Donc, les investisseurs étrangers voyant l’incertitude dans le secteur énergétique du Canada avaient besoin de se faire rassurer. Mais les Canadiens, aujourd’hui propriétaires d’un pipeline, que doivent-ils surveiller de cet investissement.
- ©iStock/tolgart
Il se peut donc, selon Monica Gattinger, que le fait d’être propriétaire d’un oléoduc soit une bonne chose pour l’économie du Canada et des Canadiens. Après tout, avec l’argent que nous aurions obtenu en retour de notre investissement, d’autres sommes pourraient devenir disponibles pour la lutte contre les changements climatiques. Une question de perspective, à son avis.
Pour les défenseurs de la lutte aux changements climatiques, dont Greenpeace, cette décision du gouvernement d’investir 4,5 milliards de dollars d’argent public pour l’achat du projet d’expansion du pipeline de Kinder Morgan et ses opérations connexes est tout simplement une erreur monumentale. Mike Hudema, activiste canadien de longue date, a écrit cette semaine un blogue sur le site de Greenpeace dans lequel il affirme que cette erreur risque de coûter les prochaines élections aux libéraux et les hantera chaque jour jusqu’à cette date.

À lire aussi : Déversement de critiques après la nationalisation de l’oléoduc Trans Mountain 4,5 milliards $ pour un pipeline et rien pour le nord, s’indigne Churchill au Manitoba Trans Mountain : une « attaque à l’autonomie des provinces », déplore-t-on à Québec Trans Mountain : opinions partagées chez les Autochtones Projet Trans Mountain : les opposants britanno-colombiens ne baissent pas les bras L'abc du projet Trans Mountain Le pipeline Trans Mountain et « l’intérêt national » La Vérif : l'appui financier du fédéral à Trans Mountain, un précédent?
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.