« On ne sera pas prêt à tout accepter pour avoir un communiqué commun. Si la résistance américaine va trop loin, il ne faudra pas sacrifier nos principes, nos intérêts à une unité de façade », a déclaré à l’agence de nouvelles Reuters une source à l’issue d’un entretien entre le premier ministre canadien, Justin Trudeau, hôte du sommet, et le président français Emmanuel Macron.
Selon cette même source, les six membres du G7 hors États-Unis défendront fermement et dans l’unité leurs positions face à Donald Trump vendredi et samedi, a dit jeudi matin une source de la présidence française, assurant qu’ils ne feraient pas de concessions sur l’essentiel.
Une éventuelle réaction commune des pays européens présents au Sommet du G7 serait la conséquence de l’application des droits de douane voulus par le président américain sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance du Canada, du Mexique et de l’Union européenne.
Le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, a d’ailleurs dit mercredi que peu importe ce que le reste du monde pourrait penser, Trump est très sérieux au sujet de la réforme d’un système commercial mondial qu’il croit être fondamentalement brisé. Les tarifs douaniers ne sont, selon ce conseiller, qu’un outil de plus dans la boîte à outils du président quand il s’agit de le réparer.
Le conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, donne un point de presse sur le prochain Sommet du G7 à la Maison-Blanche à Washington, aux États-Unis, le 6 juin 2018. © REUTERS/Kevin Lamarque
« Le président a été très clair en ce qui concerne sa réforme commerciale. Nous ferons ce qui est nécessaire pour protéger les États-Unis, ses entreprises et sa main-d’œuvre. Nous avons peut-être des désaccords tactiques, mais il a toujours dit, et je suis d’accord, que les tarifs douaniers sont un outil dans cet effort. Les gens devraient se rendre compte à quel point il est sérieux à cet égard. »Larry Kudlow
Kudlow a également démenti un reportage suggérant que le secrétaire au Trésor des États-Unis Steve Mnuchin a essayé de convaincre le président d’étendre au Canada l’exemption des droits de douane sur l’acier, disant que c’était « manifestement faux ».
Concernant le différend commercial de son pays avec le Canada, Larry Kdlow a dit qu’il s’agissait d’une simple « querelle de famille », alors que les médias parlent plutôt d’un échange téléphonique tendu entre le président Donald Trump et le premier ministre Justin Trudeau mercredi soir.
Des conflits semblables se produisent tout le temps entre les pays, a dit M. Kudlow lors d’une conférence de presse, mercredi, à Washington. Il a ajouté qu’il est « convaincu que l’angoisse actuelle en ce qui concerne les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium va bientôt s’estomper ».
Un agent de la Gendarmerie royale du Canada devant une affiche du Sommet du G7 © REUTERS/Yves Herman
En ce qui concerne la position que l’Union européenne aura face à Trump au Sommet du G7, la source près du président français a aussi dit à Reuters que tout communiqué commun devra mentionner l’Accord de Paris sur le climat et ne devra pas dire que l’accord nucléaire iranien est caduc.
Le sommet du G7 n’est pas le lieu pour poser un ultimatum au président américain sur l’abandon des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, mais un éventuel communiqué devrait souligner que la remise en cause du système commercial représente une menace, a-t-elle dit encore.
Avec les informations des agences Reuters et La Presse canadienne.
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