2018 est censée être une année charnière dans la lutte contre la pollution avec le plastique. De nombreux pays vont ou ont déjà jeté aux orties les sacs de plastique à usage unique. Toutes les occasions sont bonnes pour répéter le message anti-sacs de plastique. La dernière journée mondiale de l’environnement, le 6 juin 2018, a eu pour thème la pollution plastique. Ce mardi 3 juillet, le monde marque la journée sans sacs de plastique. Le mot d’ordre est le même : bannir les sacs de plastique à usage unique.
Les chiffres donnent le tournis : plus de 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année. Ce qui occasionne des dommages aux écosystèmes de l’ordre d’environ 8 milliards de dollars. Près de 80 % de tous les déchets qui polluent les océans sont d’origine plastique. Ce n’est pas tout. En 2050, ONU Environnement prévoit qu’il y aura plus de matériaux en plastique que de poissons dans les océans et qu’environ 99 % des oiseaux marins les auront ingérés.
Pourquoi cet apparent acharnement contre le plastique? Eh bien! il comporte quelques inconvénients majeurs. D’abord, si l’on prend le cas spécifique des sacs en plastique, ils sont très peu biodégradables. Ils peuvent prendre entre 100 et 400 années pour se dégrader. Ensuite, en raison de l’insignifiance de leur poids, ils se dispersent très facilement au gré des vents et des courants. Donc ils occupent facilement les espaces terrestre et marin.
Autre chose : leur production nécessite l’usage de produits pétroliers, de l’eau et de l’énergie. Et elle génère des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Ils sont donc énergivores. Et pour ne rien arranger, leur recyclage ne serait pas rentable ni sur le plan écologique qu’économique.
En clair, nous sommes en présence de produits particulièrement nocifs pour l’environnement. C’est pour cette raison que toutes sortes d’initiatives sont prises pour les bannir au profit des sacs réutilisables et recyclables. Agnès Le Rouzic est chargée de communication numérique pour Greenpeace Canada.
ÉcoutezDans la guerre contre le plastique, les soldats se rendent sur le front en rangs dispersés. Certains semblent plus déterminés que d’autres. C’est le cas de l’Irlande et du Danemark, deux pays européens qui ont réussi à réduire l’utilisation des sacs de plastique grâce à une taxe élevée.Engagements inégaux
Le Royaume-Uni va se débarrasser des pailles en plastique. Plus de 8,5 milliards de ces petits tubes sont jetés chaque année dans le pays. Ce qui représente plus de 150 tonnes de plastique déversé chaque année dans les océans. La France a décrété que la vaisselle jetable en plastique serait interdite à partir de 2020.
En Afrique, plusieurs pays ont déjà interdit ou limité l’usage des sacs en plastique. C’est le cas du Rwanda, du Bénin, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, de la Côte d’Ivoire et surtout du Kenya, où les amendes sont salées : plus de 49 000 $ pour les délits les plus graves, et des peines de prison pouvant aller jusqu’à quatre ans.
À l’inverse des pays comme la Pologne, la Grèce et Chypre ont été parmi les derniers en Europe à introduire des réglementations. Et ils l’ont fait à reculons. Le Canada et les États-Unis sont accusés d’inaction. Mais des villes comme Montréal ont pris les choses en main en interdisant l’usage de sacs de plastique à usage unique. C’est aussi le cas de Seattle qui vient d’interdire les ustensiles et pailles en plastique dans les restaurants et cafés de la ville. Une victoire certes pour les défenseurs de l’environnement, mais plusieurs doutent que cette initiative fasse tache d’huile dans d’autres villes américaines.
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