Les employés non syndiqués de la Saskatchewan peuvent s’attendre à une augmentation de salaire de 3,2 %, selon le Conference Board du Canada

Des employés voulant démissionner se font offrir des augmentations salariales
Photo Credit: ICI Radio-Canada/Britainy Robinson

Hausser le salaire : la bonne stratégie de rétention des employés?

Avec un taux de chômage qui varie entre 2 et 8 % dans les provinces et territoires canadiens et une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs, les travailleurs tiennent le gros bout du bâton. C’est aux entreprises de se battre pour maintenir les meilleurs talents. Parfois, par une surenchère salariale.

En 2017, plus de 400 000 emplois ont été créés au Canada. Les employés qualifiés sont devenus une denrée précieuse. En même temps, les besoins en professionnels de haut niveau se font sentir un peu partout. Les travailleurs compétents se font désirer et les entreprises qui en ont veulent les conserver à tout prix. Ils se voient offrir un environnement professionnel stimulant, un équilibre entre le travail et la vie personnelle et surtout une rémunération concurrentielle.

Et si par malheur, un de ces employés talentueux menaçait d’aller chercher fortune ailleurs, le premier réflexe de son employeur sera de lui offrir un salaire encore plus élevé. Mauvaise idée selon le cabinet de dotation en personnel Robert Half. Selon une étude que vient de mener ce cabinet, les employés sollicités ailleurs qui sont retenus par une contre-offre de leur employeur finissent tout de même par partir moins de deux ans plus tard.

La Chambre de commerce de l’Ontario, qui a analysé elle aussi récemment les effets d'une augmentation progressive du salaire minimum dans cette province, souligne que ce sont en tout 185 000 emplois qui seront perdus, sur une période de deux ans. Photo Credit: Radio-Canada

Le premier réflexe de son employeur sera de lui offrir un salaire encore plus élevé.
Photo Crédit : Radio-Canada

L’argent ne règle pas tout

Les quelque 570 gestionnaires qui ont répondu au sondage de Robert Half estiment que la principale raison pour laquelle ils font une contre-offre est de prévenir la perte du savoir organisationnel. Vient ensuite la réticence à gaspiller temps, argent et énergie pour l’embauche d’un remplaçant.

Greg Scileppi, président, activités internationales de dotation en personnel pour Robert Half, suggère d’examiner en profondeur les raisons de la démission d’un employé. (Photo : Digital Energy Solutions)

Voilà qui fait dire à Greg Scileppi, président, activités internationales de dotation en personnel pour Robert Half, que les contre-offres sont souvent une stratégie de fidélisation provisoire qui ne traite aucunement des raisons principales de la décision de démissionner de l’employé. C’est que, pris isolément, l’argent ne résout pas les problèmes de fond comme l’absence de possibilité de perfectionnement professionnel ou la mauvaise adaptation à la culture de l’entreprise.

M. Scileppi conseille donc au travailleur tenté par une contre-offre d’évaluer attentivement si un salaire plus élevé au même poste assure sa satisfaction à long terme, ou si accepter une autre offre ailleurs lui donne ultimement de meilleures possibilités de perfectionnement ou d’avancement professionnel.

Des conseils de Robert Half aux travailleurs
  • Dresser la liste des raisons d’une éventuelle démission de l’emploi actuel.
  • Se demander si les problèmes peuvent être résolus avec l’aide du gestionnaire ou de l’employeur avant de remettre un avis de démission.
  • Si l’on est tenté par le télétravail (ex. : un jour par semaine) ou si l’on souhaite une augmentation de salaire, il faut directement le demander à son patron au lieu de rechercher une offre concurrentielle.
  •  Rechercher les occasions à l’interne avant d’explorer les occasions à l’externe.
  • Examiner les cheminements professionnels à l’interne ou consulter son gestionnaire afin de savoir s’il existe un moyen de rendre son travail actuel plus intéressant ou stimulant avant de penser à démissionner.
  • S’informer des conséquences potentielles de l’acceptation d’une contre-offre. Il se peut que l’employeur se mette rapidement à la recherche d’un remplaçant, ou que les collègues soient contrariés s’ils apprenaient qu’on a tenté d’avoir ou qu’on a obtenu une augmentation. Il se peut aussi que la contre-offre ne résolve pas les problèmes qui ont entraîné la recherche d’un nouvel emploi.

Taux de chômage dans certaines professions au Canada en 2017

  • Affaires, finance et administration (2,6 %)
  • Gestion (1,5 %)
  • Sciences naturelles et appliquées, et domaines apparentés (2,7 %)
  • Sciences sociales et postes gouvernementaux (1,2 %)

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Catégories : Économie, Politique, Société
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