Pendant sa rencontre avec son homologue espagnol Pedro Sanchez dans la métropole québécoise, dimanche, le premier ministre canadien Justin Trudeau a réitéré sa confiance en la capacité du gouvernement et du peuple espagnols pour régler d’une manière démocratique la question de la Catalogne, une crise politique sans précédent qui a éclaté il y a un an.

Photo : La Presse canadienne
Au cours d’une conférence de presse commune, des journalistes ont demandé à M. Trudeau s’il appuyait le droit à l’autodétermination du peuple catalan. « De toute évidence, je reconnais qu’il s’agit d’une question interne délicate. J’ai confiance en le peuple espagnol et les gouvernements pour progresser dans le respect de la liberté d’expression, des valeurs, des droits de la personne, de la primauté du droit et de la constitution espagnole », a déclaré M. Trudeau.
Il a précisé aux journalistes que « le Canada reconnaissait une Espagne unie ». Étonnamment, Justin Trudeau prétend ne pas avoir abordé le sujet de la volonté d’indépendance de la Catalogne avec son homologue espagnol.
Le 1er octobre marquera le premier anniversaire du référendum remporté par les indépendantistes. Mais le processus démocratique a été déclaré illégal par le gouvernement central et des politiciens indépendantistes ont été emprisonnés ou empêcher de se présenter aux élections subséquentes.
Des milliers de militants indépendantistes catalans ont défilé dans les rues la semaine dernière, à Barcelone, pour célébrer l’anniversaire des manifestations ayant précédé le référendum.

Des milliers d’indépendantistes catalans manifestent dans les rues de Barcelone en septembre 2017. Crédit photo : Albert Gea / Reuters
Le commerce d’abord et avant tout
Le Canada et l’Espagne entretiennent une relation économique en croissance.
L’an dernier, les exportations de marchandises du Canada vers l’Espagne totalisaient 1,6 milliard de dollars. Les importations de produits en provenance de l’Espagne s’élevaient pour leur part à 2,8 milliards.
Quant aux investissements canadiens en Espagne, ils étaient évalués à 6,4 milliards en 2017.
Le Canada maintient sa neutralité depuis un an
Le Canada refusait il y a un an, au beau milieu de la crise d’indépendance de la Catalogne, de condamner la répression espagnole.
Les coups de matraque, tirs de balles de caoutchouc et autres gestes de violence de la garde civile contre la population catalane à la demande de Madrid n’ont pas été condamnés par la Chambre des communes ni par le gouvernement de Justin Trudeau.
Le premier ministre disait alors respecter le droit d’autodétermination des peuples, mais refusait de jeter la pierre à Madrid.
Lors d’un point de presse dans la capitale canadienne, il avait rappelé sa propre expérience des référendums passés de 1980 et 1995 sur le projet d’indépendance de la province du Québec, et déclarait qu’un pays ne devrait pas se mêler des affaires d’un autre pays.
« J’ai vécu plusieurs batailles référendaires en tant que fier Québécois. Et une des choses auxquelles on s’attendait, c’est que d’autres pays ne se mêlent pas de nos processus internes. Je n’aurai aucun commentaire sur la situation en Espagne et sur les processus internes du pays. »
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