Le premier ministre du Canada déclare avoir eu à Paris un entretien « très rapide » avec Donald Trump au cours du week-end commémorant l’Armistice de la Première Guerre mondiale.
« On s’est mis d’accord [pour] travailler sur l’élimination de ces tarifs », précise Justin Trudeau, qui espère trouver un accord avec Donald Trump sur l’élimination des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium d’ici le Sommet du G20, les 30 novembre et 1er décembre, en Argentine.
« On va se rencontrer au G20 en Argentine et on espère avoir des nouvelles positives à ce moment-là », a-t-il ajouté.
Rappelons que l’administration impose depuis le 1er juin des taxes de 10 % sur l’aluminium et de 25 % sur l’acier dans un geste inédit contre son voisin et premier partenaire commercial. Ottawa a répliqué début juillet avec sa propre salve de tarifs sur les produits américains.
Les tarifs douaniers américains visent aussi le Mexique et les 28 pays membres de l’Union européenne. À l’instar du Canada, le Mexique s’oppose aux tarifs douaniers imposés sur l’acier et l’aluminium par les États-Unis, qui invoquent toujours des raisons reliées à la « sécurité nationale » pour justifier ces sanctions.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau le 12 novembre 2018 à Paris (AFP)
Que pense le premier ministre canadien de sa relation avec Trump
Interrogé sur sa relation avec Donald Trump, Justin Trudeau l’a qualifiée diplomatiquement de « constructive ».
« On trouve des enjeux sur lesquels on peut travailler, que ce soit la sécurité, le commerce. On trouve des façons de travailler ensemble même si évidemment on n’est pas d’accord sur tout », dit-il.
Les relations entre les deux hommes, qui avaient semblé bien commencer lors d’une première rencontre à Washington en 2017, se sont dégradées dans les heures suivant la clôture du Sommet du G7 à Charlevoix, au Québec, en juin dernier. Le président américain avait notamment accusé M. Trudeau de manquer de sincérité.
La relation a semblé se rétablir, à la fin septembre, au terme de négociations ardues sur l’accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (AEUMC), successeur de l’ALENA que Donald Trump avait dénoncé peu après son accession au pouvoir.
« C’est une très bonne chose d’avoir assuré cette stabilité » des échanges entre les deux pays à « un moment où on connaît une phase protectionniste des États-Unis », déclarait ce week-end, à Paris, Justin Trudeau.
Le nouvel accord économique sera-t-il ratifié au même moment?
Donald Trump a indiqué dans le passé, sur Twitter, que les tarifs sur l’acier et l’aluminium seraient levés seulement si la nouvelle mouture de l’accord était favorable aux États-Unis.
L’AEUMC devrait être signée le 30 novembre, la veille de l’assermentation d’un nouveau gouvernement mexicain.
Cela coïncide également avec la réunion des dirigeants du G20 à Buenos Aires, ce qui donne à penser qu’une cérémonie de signature du nouvel accord économique pourrait avoir lieu en marge de ce sommet.
– pour les États-Unis, l’acier canadien représente une importante partie des importations d’acier, soit un peu plus de 15 % de toutes les importations;
– pour le Canada, les États-Unis jouent un rôle crucial dans le paysage des exportations, car près de 90 % des exportations canadiennes d’acier sont destinées au sud de la frontière.

Crédit photo : IS
RCI avec l’Agence France-Presse et CBC News
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