Le secteur pétrolier de l’Alberta fait maintenant face à une crise. Le taux de chômage de plus de 8 % dans la capitale économique qu’est Calgary atteint déjà deux fois la moyenne canadienne. La situation s’apprête à s’aggraver rapidement si la surabondance de pétrole qui a fait baisser les prix du brut canadien ne change pas bientôt.

Chômage déjà très élevé à Calgary (Evelyne Asselin/CBC)
Selon le Financial Post, Trican Well Service a mis à pied 70 de ses 2200 employés cette semaine, ce qui indique un ralentissement anticipé de l’activité l’an prochain.
Murray Mullen, président du groupe Mullen, qui emploie environ 1800 personnes dans sa division pétrolière, affirme que les clients annulent des projets d’exploitation de pétrole « à gauche, à droite et au centre ».
Entre-temps, il semble que les banques et les investisseurs commencent à s’inquiéter de la direction que prend l’industrie, indique-t-il.
« Tous ceux d’entre nous qui occupent des postes de direction n’ont pas d’autre choix que d’être sur la défensive, ce qui signifie généralement que je vais devoir mettre des gens à pied, confie M. Mullen. Nous essayons de ne pas paniquer, mais je peux vous dire que mes sens sont très, très éveillés. »
Les inquiétudes augmentent en Alberta

Jason Kenny THE CANADIAN PRESS/Jeff McIntosh
Le chef du Parti conservateur unifié de l’Alberta, Jason Kenney, a déclaré jeudi que les chefs de file de l’industrie décrivent la situation comme un « incendie de cinq alarmes ».
« Les entreprises réduisent actuellement leurs budgets d’immobilisations pour l’hiver prochain, y compris leurs budgets de forage, ce qui nuirait énormément au secteur des services qui existe partout en Alberta – toutes ces petites entreprises et des milliers d’employés. Nous risquons une vague potentielle de licenciements.
L’économiste Peter Tertzakian a récemment averti que si la surabondance de production de pétrole n’est pas corrigée dans les « prochaines semaines », les travailleurs pourraient être licenciés par centaine et la saison de forage d’hiver pourrait être perdue.
La première ministre albertaine Rachel Notley a annoncé mercredi que son gouvernement achètera de nouveaux wagons de train qui pourront transporter 120 000 barils supplémentaires par jour vers les États-Unis, ce qui augmentera d’un tiers la quantité de pétrole transporté par rail au Canada.
RCI avec les informations de Tony Seskus de CBC NEWS
En complément
Les pétrolières de l’Alberta divisées sur leur limite de production – Radio-Canada
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.