Air Transat tempère l’arrivée de Swoop avec qui elle doit maintenant se battre depuis six mois dans le ciel canadien en route vers les destinations soleil.

Jeff McIntosh/Canadian Press
En dépit d’une baisse des profits en 2018, la haute direction d’Air Transat tempère l’arrivée du nouveau concurrent dans le secteur des destinations soleil, disant en avoir vu d’autres depuis sa fondation il y a 32 ans.
Air Transat, qui emploie plus de 2500 personnes et qui durant l’hiver dessert surtout les Antilles, le Mexique, les États-Unis et l’Amérique centrale, estime que Swoop n’est pas une réelle menace, bien que ses profits soient en baisse.
Swoop, une filiale de WestJet, le deuxième transporteur en importance au Canada, qui a vu le jour en juin, a depuis annoncé l’ajout de liaisons, à compter de l’an prochain, vers des destinations comme Cancun, Puerto Vallarta et Mazatlan au Mexique ainsi que des vols vers Montego Bay, en Jamaïque, d’ici quelques jours.
Profit en baisse pour Air Transat

Annick Guérard Photo : Air Transat
« Nous sommes attentifs, bien sûr, mais nous rivalisons avec d’autres transporteurs à bas prix. Nous savons comment faire face à cela. Nous croyons que le volume [de Swoop] n’est pas majeur. Toutefois, nous allons nous assurer de bien analyser [ce qu’ils feront] », dit la chef de l’exploitation de l’entreprise québécoise Air Transat, Annick Guérard.
Au terme de l’exercice, son profit net a plongé de 97 % à 3,8 millions, ou 10 ¢ par action, puisqu’elle n’a pu compter sur le produit découlant de la vente de sa participation dans une chaîne d’hôtels, comme en 2017. Cette performance arrive au 2e rang des moins bonnes en six ans, dans un contexte où la concurrence ne fait que s’accroître.
Le secteur du transport aérien à grand rabais n’a pourtant pas connu beaucoup de succès au Canada ces 20 dernières années. Jetsgo, Tango, Canada 3000 et Roots Air ont tous tour à tour cessé de voler.
Billets d’avion à des prix réduits de 30 à 40 %

Photo : Swoop
Le rêve des Canadiens pour des billets d’avion à de meilleurs prix est porté par ce nouveau transporteur et ses avions roses et blancs.
Swoop affirmait en juin dernier que ses billets coûteraient de 30 à 40 % moins cher que ceux des deux principaux transporteurs nationaux.
À ces tarifs s’ajoutent cependant d’importants frais auxiliaires pour tout le reste, soit des bagages enregistrés ou de cabine jusqu’aux boissons offertes en vol.
La compagnie tente aussi d’atteindre la rentabilité en entassant 189 personnes à bord d’un Boeing 737-800.
Cela dit, le Bureau de la concurrence du Canada a entrepris récemment une enquête pour déterminer si Swoop s’est engagé ou non dans ce qu’il appelle une politique de prix d’éviction, c’est-à-dire vendre des billets à un prix inférieur à celui du coût d’un vol, dans l’espoir d’évincer d’autres concurrents sur cette route aérienne. Les trajets faisant l’objet de l’enquête comprennent trois routes à partir d’Edmonton : une à destination de Hamilton (Ont.), une vers Winnipeg et une vers Abbotsford (C.-B.).
Swoop est dirigé par l’Australien Steven Greenway, qui est un ancien patron des transporteurs Peach, Virgin Blue, Virgin Atlantique et Qantas.
RCI avec La Presse canadienne, CBC et la contribution de Radio-Canada
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