Photo : Radio-Canada

Appui pivot de la Chambre de commerce du Canada à la taxe sur le carbone de Justin Trudeau

Malgré l’opposition de plusieurs gouvernements conservateurs provinciaux au Canada, la Chambre de commerce du Canada indique qu’il existe un réel consensus au pays sur la nécessité de faire quelque chose pour lutter contre les changements climatiques.

Le plus important groupe d’entreprises au Canada croit donc que la taxe sur le carbone proposée par le gouvernement libéral canadien de Justin Trudeau, est le moyen le plus efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Dans un tout nouveau rapport , la Chambre de commerce du Canada estime que le débat ne devrait donc plus être de savoir si cette taxe se réalise, mais comment elle se réalisera.

Aaron Henry, directeur des ressources naturelles et de la politique environnementale de la chambre, indique toutefois que la préférence des entreprises que représente la Chambre est l’imposition d’un prix à payer par les entreprises pour la production de carbone dans leur procédé de fabrication.

Il ajoute que ses membres sont très favorables à cela, qu’« ils sont heureux de le faire ». Ils applaudissent même les directives du gouvernement canadien à ce sujet.

Le saviez-vous?
La ministre canadienne de l’Environnement, Catherine McKenna, affirmait la semaine dernière que le Canada serait prêt, conformément à l’Accord de Paris, à accentuer ses objectifs de réduction des émissions en 2020.

La ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Catherine McKenna, prend la parole lors d’une conférence de presse à Ottawa le 28 juin 2018. PATRICK DOYLE/CP

Le temps est venu d’agir, mais sans une pléiade de nouveaux règlements

Ce que les membres de la Chambre ne veulent surtout pas, selon Aaron Henry, ce sont d’autres années d’incertitude qui laissent les entreprises dans l’ignorance des politiques qui seront adoptées l’année suivante pour parvenir à l’objectif de réduction des émissions de carbone.

Cela dit, les entreprises ne veulent pas d’un régime de taxe sur le carbone qui créerait toute une série de réglementations environnementales supplémentaires, car cela s’avérerait moins efficace et moins flexible que l’imposition d’un prix du carbone.

Le plan d’action du gouvernement fédéral sur les changements climatiques comprend un prix national du carbone, mais il met également en place plusieurs normes relatives aux carburants propres, aux nouveaux codes de construction écoénergétiques des bâtiments et une suppression progressive de l’utilisation du charbon pour produire de l’électricité.

Le rapport de la Chambre de commerce indique que les réglementations environnementales, qui imposent des actions précises, peuvent obliger les entreprises à dépenser beaucoup de ressources pour se conformer aux réglementations. Or, il serait préférable, selon le rapport, de permettre aux entreprises de déterminer par elles-mêmes les moyens les plus économiques et les plus simples de réduire leurs émissions.

Qu’est-ce que cette nouvelle taxe carbone du Canada?

Justin Trudeau en conférence de presse à Toronto, le 22 octobre dernier – Photo CBC

Le gouvernement canadien avait prévenu, l’an dernier, que toutes les provinces et tous les territoires seraient obligés en 2019 d’imposer un prix minimum de 20 $ la tonne d’émissions polluantes.

La Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick ayant annoncé depuis leurs refus de se conformer à cette exigence, le premier ministre Justin Trudeau a prévenu ces provinces, en octobre dernier, que le gouvernement canadien ferait le travail de perception et de redistribution à leur place.

Ainsi, à compter du 1er avril prochain, une taxe fédérale sur le carbone sur les carburants ainsi qu’un système de plafonnement et d’échange pour les grands émetteurs industriels seront imposés dans ces quatre provinces. Les citoyens de ces provinces, représentants 47 % de tous les Canadiens, recevront par la suite, chaque année, un chèque du gouvernement canadien pour atténuer les effets au quotidien de cette taxe.

Dans les six autres provinces qui ont accepté de concevoir leur propre plan de taxation selon les balises nationales dictées par Ottawa, les gouvernements provinciaux pourront décider eux-mêmes s’ils vont ou non rembourser les consommateurs et ce qu’ils vont faire avec cette nouvelle source de revenus pour verdir leurs économies.

Découvrez les enjeux politiques de l'imposition d'une taxe sur le carbone au pays...

La tour du CN à Toronto vue à travers du smog. Photo : Radio-Canada/Ramna Shahzad/CBC

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, Politique
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