Rien à voir avec un quelconque dérèglement climatique. Les légumes ne poussent toujours pas à l’air libre au-dessus du 55e parallèle. Mais le projet pilote d’une entreprise québécoise permet depuis quelque temps la culture de centaines de plants par semaine à l’intérieur de conteneurs adaptés en serres.
La société Makivik gère la culture d’un conteneur hydroponique mise au point par Growcer, une entreprise installée Ottawa. Ce conteneur permet de faire pousser une panoplie d’espèces végétales comestibles comme la laitue, le bok choy, du chou frisé et la coriandre. Ce projet évalué à 350 000 $ et entièrement pris en charge par le gouvernement provincial est le fruit d’un partenariat avec la Société du Plan Nord.
« Je suis emballé par cette initiative, qui constitue une excellente nouvelle pour la communauté inuite de Kuujjuaq. En fait, ce projet-pilote a le potentiel d’améliorer tangiblement la qualité de vie de l’ensemble des communautés du Nunavik, où le coût des denrées est particulièrement élevé. Cette solution originale favorisera la production locale et facilitera grandement l’approvisionnement en denrées fraîches au Nunavik », a déclaré par voie de communiqué Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones.
Dans un reportage réalisé par David Rémillard, le journaliste de Radio-Canada est allé interroger Andy Moorhouse, vice-président au développement économique à la Société Makivik. Celui-ci estime que le fait de produire localement des légumes frais toute l’année est une véritable « percée » pour les communautés inuites. « Juste du point de vue nutritionnel, ce sera un bénéfice pour la communauté », a-t-il ajouté.
La culture hydroponique ou « culture hors-sol » est une méthode qui permet de faire pousser des plantes sans terre remplacée par un substrat neutre. Les minéraux et les nutriments essentiels passent par un liquide. L’entreprise espère étendre le procédé dans d’autres communautés du Nunavik.
La culture hydroponique dans nos océans remonte à la naissance de la Terre. Elle a précédé la culture en sol. Cependant, en tant qu’outil agricole, nombreux sont ceux qui croient que cette forme de culture a pris naissance dans l’ancienne cité de Babylone, bien connue pour ses jardins suspendus. Ceux-ci sont l’une des sept merveilles de l’Antiquité et sont probablement l’une des premières réussites en matière de culture hydroponique de végétaux.
La majeure partie des légumes de serre des pays développés sont produits au moyen d’un système hydroponique. Au Centre de recherche et de développement de Harrow à Harrow (Ontario), les chercheurs ont créé un programme informatique breveté appelé « Harrow Fertigation Manager », qui règle les apports d’éléments nutritifs aux plantes cultivées en serre.
Ce Centre de recherches sur les cultures abritées et industrielles est reconnu comme étant le plus grand centre de recherches sur les légumes de serre en Amérique du Nord.
La culture des plants de serre commence dans des blocs de laine minérale. Les plants sont ensuite transférés dans de plus grandes plaques où ils sont alimentés en éléments nutritifs par le programme informatique.
(Source : Ministère Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Avec la collaboration de David Rémillard, Radio-Canada
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