Le Darknet, la face cachée du web est l'objet est l'objet de toutes sortes de récriminations

Le Darknet : nouvel outil de prédilection des suicidaires?

Face à une impasse, à la souffrance ou au désespoir, d’aucuns voient dans le suicide l’ultime réconfort. Lorsque le suicide est le résultat d’une impulsion brutale et soudaine, tout moyen est bon pour poser l’acte fatal. Mais lorsqu’il s’agit d’un acte prémédité, le suicide est organisé dans les moindres détails. Le suicidaire effectue toutes sortes de recherches, y compris sur le web. Tant le web conventionnel, que le darknet, moins connu mais réputé pour garantir l’anonymat sont mis à contribution.

L’accès facile et quasi-généralisé aux technologies de l’information et de la communication simplifie la tâche aux suicidaires. Ils peuvent y trouver des ressources pour renoncer à leur projet. Programmes d’autogestion de la santé mentale, sites web interactifs, forums de discussion, applications mobiles, etc. leur sont accessibles.

D’un autre côté, les suicidaires peuvent trouver sur internet des conseils et des informations sur la manière de mettre fin à leur vie. C’est ce second cas qui préoccupe le plus gouvernements, chercheurs et professionnels de la santé. En 2017, le Québec s’est d’ailleurs engagé à se doter d’une stratégie numérique en prévention du suicide. Un financement de 5 M$ a été accordé à l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS)à cet effet afin de piloter le projet.

Le gouvernement fédéral, par l’entremise de la Commission de la santé mentale du Canada répond aux besoins en santé mentale des Canadiens. En 2007, il a investi 130 millions de dollars sur dix ans afin d’améliorer le système de soins de santé mentale.

Mais tous les effets de tous ces efforts, dans le volet numérique, peuvent peut-être perçus dans ce qu’on appelle le web de surface, l’internet conventionnel. Dans l’autre web, l’internet caché, dont la structure est différente, quelle est la nature de l’information sur le suicide, quelle est son degré d’accessibilité? Pour le savoir, Carl Mörch, doctorant en psychologie à l’Université du Québec à Montréal et ses collègues Louis Philippe Côté, Laurent Corthésy-Blondin, Léa Plourde-Léveillé et Luc Dargis agent de recherche du Département de psychologie ont réalisé une étude qui lève le voile sur la recherche de l’information sur le Darknet par les suicidaires.

Écoutez

Le Deepweb et le Darknet

Le Deepweb (web profond, web caché) est un ensemble de sites Internet accessibles en ligne. Mais ils ne sont pas indexés par les moteurs de recherche usuels (Google, Yahoo, Bing, Lycos, Ask, etc.). Ils ne sont pas non plus accessibles par les navigateurs traditionnels comme Chrome, Firefox ou Safari. On estime que le Deepweb représente en ce moment entre 90 et 96 % de l’ensemble du Web. C’est là que sont conservées les données bancaires, les courriels, et autres contenus à accès limité. Mais tous les sites du Deepweb ne garantissent pas l’anonymat.

Le Darknet quant à lui est un réseau superposé intégrant des fonctions d’anonymisation. Il peut se limiter à l’échange de fichiers, ou à la mise en place d’un environnement totalement. Les adresses IP des usagers ne sont pas dévoilées. Ils peuvent donc communiquer beaucoup plus librement que les sites du web de surface où les activités des usagers peuvent être facilement surveillées ou retracées. On y accède par le biais de logiciels spécialisés comme TOR (The Onion Browser). Le Darknet a mauvaise presse notamment parce qu’il est le repère de toutes sortes d’activités illégales ou dissidentes.


Quelques données sur le suicide au Canada

Globales
 – Plus de 4000 se suicident chaque année au Canada (soit environ 11 suicides chaque jour)
– Pour chaque décès par suicide, on estime 20 à 25 tentatives.
– Les taux de suicide sont de cinq à sept fois plus élevés chez les jeunes des Premières nations que chez les jeunes non-Autochtones.
– Les taux de suicide chez les jeunes Inuits sont parmi les plus élevés au monde, soit 11 fois plus élevés que la moyenne nationale.
– 7 à 10 Canadiens sont profondément affectés par le décès à la suite d’un suicide
Enfants et adolescents (de 10 à 19 ans)
– Le suicide est la 2e principale cause de décès
– Les garçons représentent 41% des cas de suicide chez les 10 à 14 ans et 70 % chez les 15 à 19 ans
– 72 % des personnes hospitalisées pour blessures auto-infligées sont des filles
Jeunes adultes (de 20 à 29 ans)
Le suicide est la 2e principale cause de décès
– Les hommes représentent 75 % des cas de suicide
– 58 % des personnes hospitalisées pour blessures auto-infligées sont des femmes
Adultes (de 30 à 44 ans)
– Le suicide est la 3e principale cause de décès
– Les hommes représentent 75 % des cas de suicide
– 56 % des personnes hospitalisées pour blessures auto-infligées sont des femmes
Adultes (de 45 à 64 ans)
Le suicide est la 7e principale cause de décès
– Les hommes représentent 73 % des cas de suicide
– Le taux de suicide le plus élevé est observé chez les hommes de 45 à 59 ans
– 56 % des personnes hospitalisées pour blessures auto-infligées sont des femmes
Aînés (65 ans et plus)
Le suicide est la 12e principale cause de décès
– Les hommes représentent 80 % des cas de suicide
– Le taux de suicide le plus élevé est observé chez les hommes de 85 ans et plus
– 52 % des personnes hospitalisées pour blessures auto-infligées sont des femmes

(Santé Canada, Services de crises du Canada)

Lire aussi

10 Canadiens se suicident chaque jour : la solution par la prévention

Semaine de prévention du suicide du 4 au 10 février : l’importance de parler

Suicide chez les Autochtones : réviser la mécanique fédérale pour arrêter le phénomène

Ressource nouvelle et inexplorée pour les trafiquants d’armes : le web caché

Catégories : International, Internet, sciences et technologies, Politique, Santé, Société
Mots-clés : , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.