La décision du Canada de reconnaître le chef de l’opposition d’un pays comme son président est très inhabituelle. Elle intervient au moment où les dirigeants de l’opposition appellent l’armée vénézuélienne à se retourner contre le président Nicolas Maduro.
La crise politique vénézuélienne a pris une nouvelle tournure, avec un leader de l’opposition se déclarant président par intérim et des manifestants descendant en masse dans les rues de la capitale pour tenter de renverser le gouvernement de Nicolas Maduro.

Juan Guaido (Federico Parra/AFP/Getty Images)
Juan Guaido, le chef de l’opposition vénézuélienne qui a prêté serment en tant que président par intérim mercredi, a rapidement été reconnu comme tel par le Canada, les États-Unis, l’Argentine, le Brésil, le Chili et la Colombie, entre autres.
Une déclaration du Groupe de Lima, qui comprend le Canada et 10 pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, exprime son soutien total à M. Guaido. Le Groupe de Lima appuie un processus de transition démocratique au Venezuela qui comprend de nouvelles élections équitables avec tous les acteurs politiques.
La Bolivie, Cuba, la Turquie et la Russie, notamment, n’ont pas emboîté le pas et continuent de soutenir Maduro en tant que président légitime, accusant les États-Unis et d’autres de s’ingérer dans les affaires intérieures du Venezuela.
Son gouvernement accuse les États-Unis et d’autres pays d’avoir lancé une « guerre économique » contre le Venezuela et leur reproche la plupart des problèmes du pays.

Le président du Venezuela Nicolas Maduro Photo : AP
La crise politique du Venezuela vue du Canada
Le Canada a accusé Nicolas Maduro de s’être emparé du pouvoir lors d’élections frauduleuses et antidémocratiques tenues en mai de l’année dernière.
Plus tôt ce mois-ci, Ottawa a rejeté la légitimité du nouveau mandat présidentiel de Maduro, l’appelant à céder immédiatement le pouvoir à l’Assemblée nationale démocratiquement élue jusqu’à la tenue de nouvelles élections.
Le Canada a déclaré que les souffrances des Vénézuéliens ne feraient qu’empirer s’il continuait de s’accrocher au pouvoir.

Chrystia Freeland (JOHN MACDOUGALL/AFP/GETTY IMAGES)
Par communiqué, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a affirmé que le Canada appuyait l’engagement de M. Guaido « à conduire le Venezuela à des élections présidentielles libres et équitables ».
« Comme il est indiqué dans la déclaration du Groupe de Lima, le Canada rejette la revendication illégitime du régime Maduro au pouvoir et a demandé à Nicolas Maduro de céder le pouvoir à l’Assemblée nationale démocratiquement élue », indique la ministre.
« Les Canadiens sont solidaires du peuple vénézuélien et appuient son désir de rétablir la démocratie constitutionnelle et les droits de la personne au Venezuela », ajoute-t-elle.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de CBC News
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