Dans notre précédent reportage, nous vous expliquions comment le poulet est devenu, en 50 ans, la viande préférée des Canadiens, et que cette popularité du poulet est aussi bien réelle à l’échelle mondiale puisque les poulets représentent aujourd’hui 23 milliards des 30 milliards d’animaux terrestres vivant dans nos fermes d’élevage.

Un élevage de poulet Photo : iStock
Cette popularité a cependant un prix élevé sur la santé des poulets. Aux États-Unis, on les garde propres par exemple en les exposant au chlore. Et en Asie, ils vivent souvent entassés sur leurs excréments, exposant cette volaille dans les deux cas à des brûlures ou à des problèmes respiratoires.
L’utilisation des antibiotiques à des fins préventives dans les fermes d’élevage reste presque partout une source d’inquiétude pour les consommateurs et pour les défenseurs des droits des animaux.
Grâce à l’utilisation intensive d’antibiotiques, les éleveurs n’ont plus à se soucier en fait du bien-être de leurs poulets.
Des poules d’élevage sont entassées dans des cages. Photo : iStock
La croyance voulant que les poulets d’élevage canadiens soient engraissés aux hormones est toutefois tenace.
Elle est liée à une pratique survenue il y a longtemps et qui ne concernait qu’une petite partie des élevages, soit celui des chapons (coqs à chair).
Des hormones avaient été utilisées au Canada entre 1958 et 1962.
Les fermes d’élevage de poulets au Canada ont aussi leurs problèmes
Le Canada est le 12e producteur mondial de volaille et le 11e exportateur.
Les récentes générations de poulet d’élevage au Canada ont été élaborées afin de produire de la viande et non pas des œufs. Le métabolisme de cette volaille produit ainsi trois fois plus de viande que les poulets des années 1950-1960.
Cette volaille est souvent touchée par de graves problèmes de santé, notamment des os, du cœur et du système immunitaire, et elle éprouve des difficultés importantes à se tenir sur ses pattes.
Au Canada, voyez comment le mieux-être des poulets fait l’objet d’un travail concerté entre les éleveurs et producteurs et les chercheurs, les associations de protection des animaux et les gouvernements…
L’Union européenne donne encore une fois l’exemple
Toutes ces préoccupations concernant la santé de la volaille ont conduit l’Union européenne à adopter certaines des lois les plus strictes du monde en matière de bien-être animal.
Les cages en batterie pour les poules pondeuses, par exemple, ont été interdites en 2012. Les réformes législatives ont été plus difficiles à obtenir en Amérique, surtout au niveau fédéral.
Les défenseurs du bien-être des animaux déplorent notamment le système du partage des pouvoirs au Canada qui donne dans ce domaine une influence disproportionnée aux provinces.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution d’Isabelle Craig, Jean-Philippe Pleau et Serge Bouchard de Radio-Canada
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