Une nouvelle étude montre que les antirétroviraux, administrés efficacement, empêchent la transmission du virus du sida dans les couples sérodiscordants (l’un séropositif et l’autre séronégatif). L’étude a été menée chez des homosexuels ayant des rapports sans préservatif.
L’étude publiée vendredi dans la revue britannique The Lancet confirme et renforce les conclusions auxquelles étaient parvenus les chercheurs lors de la première phase de leurs recherches, publiées en 2016.
Pendant huit ans de suivi, les chercheurs n’ont constaté aucun cas de transmission du VIH parmi les quelque 1000 couples homosexuels qu’ils ont suivis. Ces couples sérodiscordants ont eu des rapports non protégés. Mais la charge virale du partenaire séropositif était indétectable grâce aux antirétroviraux.
L’étude qui a été menée sur 75 sites cliniques dans 14 pays européens entre septembre 2010 et juillet 2017 montre cependant que 15 participants séronégatifs ont contracté le virus du sida. Mais, après analyse génétique du virus, les chercheurs ont constaté qu’il ne s’agissait pas du même type que celui de leur partenaire, et qu’il n’avait donc pas été transmis au sein du couple.
Après 1,3 année passée en moyenne à suivre 900 couples hétérosexuels et homosexuels, les chercheurs avaient déjà constaté au cours de la première phase de recherche qu’aucune transmission n’avait été observée. Prudents, les chercheurs n’excluaient pas le risque de transmission, particulièrement pour des rapports anaux sur une période plus longue.
Mais huit ans plus tard, force est de constater que la prise d’antirétroviraux conformément aux prescriptions porte ses fruits. « Nos résultats apportent une preuve concluante pour les hommes gais que le risque de transmission du VIH avec une thérapie antirétrovirale qui supprime la charge virale est de zéro », affirme Alison Rodger, professeure au College de London, qui a codirigé l’étude.
Indétectable égale intransmissible
Depuis plusieurs années, les associations de lutte contre le sida soutiennent l’idée selon laquelle un VIH indétectable suite à la prise de médicaments est aussi intransmissible.
La majorité des participants séropositifs à cette étude étaient sous antirétroviraux depuis plusieurs années. Les chercheurs disposaient donc de peu de données sur le risque de transmission au cours des premiers mois de thérapie antirétrovirale. Ce point est l’une des limites de l’étude.
Cela dit, une autre étude de moins grande envergure portant sur des couples gais ayant des rapports non protégés, l’un des partenaires séropositif de charge virale indétectable, publiée en 2018 dans Lancet HIV, faisait également état de zéro cas de transmission.
- 2402 cas déclarés de VIH
- Les hommes représentaient 75,2 % des cas
- Les femmes représentaient 24,8 % des cas déclarés
- Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes : 60,9 %
- Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et utilisateurs de drogues : 3,6 %
- Utilisateurs de drogues par injection : 12,7 %
- Contact hétérosexuel : 18,7 % (5,6 % originaire d’un pays où le VIH est endémique)
- Autres : 4,1 %
- Cas déclarés de VIH chez les femmes utilisatrices de drogues : 27,6 %
- Contact hétérosexuel : 61,2 % – 30,9 % originaire d’un pays où le VIH est endémique
- Autres : 11,2 %
(Source : Santé Canada)
(Avec l’AFP et Santé Canada)
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