Le ciel s’est obscurci au-dessus des marchés boursiers lundi au lendemain des nouvelles menaces de hausse de droits de douane sur des importations chinoises.
Dimanche, le président américain a menacé d’imposer une hausse de 10 % à 25 % des droits de douane sur 200 milliards de produits chinois exportés chaque année aux États-Unis. La décision entrerait en vigueur dès vendredi prochain.
Cette décision est d’autant plus surprenante qu’elle intervient en pleine négociation entre Washington et Pékin pour tenter d’apaiser le conflit économique qui les oppose et qui perturbe le commerce mondial depuis plus d’un an.
Les répercussions de cette sortie surprise de M. Trump ont été vivement ressenties dans diverses places boursières. En mi-journée, les trois indices new-yorkais étaient en baisse. Le Dow Jones Industrial Average (-0,84 % à 26 281,25 points), le Nasdaq (-1,10 % à 8074,25 points) et le S&P 500 (-0,95 % à 2917,73 points).
Au Canada, le principal indice boursier a suivi la cadence. En mi-journée, l’indice composé S & P/TSX était en baisse de 68,78 points à 16 425,65. Le dollar canadien s’échangeait à 74,31 ¢ US. Comme il fallait s’y attendre, les places asiatiques étaient les plus secouées par la nouvelle du jour, clôturant toutes en forte baisse, avant la réouverture mardi des marchés japonais.
En Chine continentale, l’indice composite de la Bourse de Shanghai a perdu 5,58 % à 2906,46 points et celui de Shenzhen a dévissé de 7,38 % à 1515,80 points. La Bourse de Hong Kong a cédé 2,9 % à la clôture, l’indice composite Hang Seng reculant de 871,3 points, à 29 209,82 points. La monnaie chinoise, le yuan, a aussi nettement reculé face au dollar américain. Un billet vert équivalait lundi à 6,7680 yuans. Vendredi soir, un dollar américain en valait 6,7354.
Le tableau n’était guère reluisant du côté des marchés européens qui ont passé toute la journée dans le rouge avant de limiter les dégâts en fin de séance.
La Bourse de Paris est ainsi repassée sous les 5500 points, perdant 1,18 % à 5483,52 points, tandis que celle de Francfort a lâché 1,01 %, le Dax finissant la journée à 12286,88 points. Ailleurs en Europe, presque tous les marchés ont clôturé en baisse. L’indice SMI de la Bourse suisse a reculé de 0,87 % à 9657,24 points, le FTSE Mib de Milan a cédé 1,63 % à 21409 points et l’indice AEX d’Amsterdam a perdu 0,87 % à 563,79 points.
« Donald Trump met la pression sur la Chine dans ce qui semblait être la dernière ligne droite dans les négociations. Il peut s’agir d’un coup de bluff de manière à obtenir des concessions, mais c’est à double tranchant, car cette stratégie devrait irriter Pékin », estime dans une note Tangi Le Liboux, analyste stratégique pour le courtier Aurel BGC.
Pour Stephen Innes, analyste pour SPI Trading, « un accord sous une forme ou une autre peut être obtenu, mais, précise-t-il, cela pourrait entraîner que les taxes douanières actuelles restent en place pendant un moment ».
La première réaction de la Chine à la décision de Trump a été mesurée. Pékin n’a pas fermé la porte aux négociations. Son équipe de négociateurs se préparerait toujours à se rendre à Washington. Mais l’administration chinoise n’a pas confirmé spécifiquement de date ni précisé si le vice-premier ministre Liu He dirigerait bien la délégation chinoise.
Après une 10e séance de pourparlers qui s’est déroulée à Pékin la semaine dernière, les négociations devaient se poursuivre mercredi aux États-Unis.
Depuis une rencontre entre le président américain et son homologue chinois Xi Jinping début décembre, l’atmosphère était revenue à l’apaisement entre les deux géants économiques qui ne parlaient plus de s’imposer mutuellement des droits de douane punitifs.
En fin de séance lundi, les indices boursiers nord-américains sont repassés au vert.
(Avec l’AFP et La Presse canadienne)
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