Son parti est en avance dans les sondages et, à six mois de la tenue des élections, le chef conservateur Andrew Scheer s’emploie à préciser ses intentions politiques qui seront en principe confirmées par une série de promesses pendant la campagne électorale.

Photo : Radio-Canada
Lors d’un important discours, le chef conservateur Andrew Scheer a révélé mardi qu’en matière de défense du Canada il irait à l’encontre de la position de quatre précédents premiers ministres canadiens.
Il entamerait des pourparlers avec l’administration Trump pour se joindre au programme américain de défense antimissile continental.
Bien que les États-Unis aient sollicité la coopération du gouvernement canadien sur ce programme depuis le début des années 2000t, les gouvernements successifs, tant libéraux que conservateurs, ont tous refusé.
Ces réticences du gouvernement canadien à se joindre au bouclier antimissile américain étaient généralement liées à des questions de politique intérieure et au désir de maintenir son indépendance dans tout affrontement militaire internationale mené par les États-Unis. Sans oublier les menaces à la sécurité nationale.
Le contexte nouveau d’un vieux projet
Le Canada collabore en fait avec les États-Unis depuis des décennies pour surveiller les missiles balistiques entrants au moyen du système d’alerte rapide, connu sous le nom de Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord. Mais ce système doit bientôt être mis à niveau.

Photo : Saul Loeb Agence France-Presse
En janvier dernier, Donald Trump a annoncé que les États-Unis déploieront un tout nouveau système basé dans l’espace pour détecter et arrêter les missiles balistiques destinés aux États-Unis et à leurs alliés. Il serait doté d’un drone d’un nouveau type équipé de missiles. Il resterait en orbite en permanence pour détruire un missile hypersonique hostile lors de son apogée dans l’espace.
Donald Trump a également dit que les alliés qui bénéficient de ce système de défense devront payer leur part. Plusieurs responsables de l’actuel gouvernement canadien sont déjà à l’oeuvre pour mieux comprendre ce que la vision de M. Trump signifierait pour le Canada.
La vision militaire d’Andrew Scheer pour le Canada s’il devient premier ministre

GEOFF ROBINS/AFP/Getty Images
Dans le premier d’une série de discours préélectoraux, Andrew Scheer s’est engagé à participer au programme américain de défense antimissile balistique, à acheter de nouveaux sous-marins et à élargir la mission militaire actuelle du Canada en Ukraine de façon indéfinie.
« Il s’agira notamment d’élargir les missions actuelles de soutien à l’Ukraine et de fournir aux militaires ukrainiens l’équipement dont ils ont besoin pour défendre leurs frontières », a déclaré le chef conservateur.
« Je vais revigorer le rôle du Canada dans les alliances que nous partageons avec nos alliés démocratiques. Cela comprend les alliances existantes comme le NORAD, l’OTAN, le Commonwealth, la Francophonie, mais aussi des ouvertures avec l’Inde et le Japon », a-t-il ajouté.
RCI avec les informations de Murray Brewster de CBC News, La Presse canadienne et l’Agence-France Presse
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