Le dernier bulletin de santé de l’économie mondiale n’est pas très reluisant selon l’OCDE. La raison? La persistance des tensions commerciales internationales. Elles ont freiné les échanges et les investissements en Europe et en Chine. Or, un ralentissement brutal de l’économie chinoise nuirait à toute l’activité mondiale, s’inquiète l’OCDE.
Pour l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les conséquences des tensions commerciales sont mauvaises pour la croissance mondiale. Celle-ci serait en baisse en 2019 pour s’établir à 3,2 %. Elle remonterait légèrement en 2020 pour atteindre 3,4 %. Ces taux de croissance sont largement inférieurs à ceux des 30 dernières années, mentionne l’OCDE. À titre de comparaison, il était de 4,6 % en 2014.
Le secteur manufacturier est particulièrement touché par la hausse des droits de douane et par l’incertitude qui plane sur l’avenir des relations commerciales. L’OCDE prévoit également une quasi-stagnation de l’investissement des entreprises à 1 % contre 3,5 % en 2017-2018. Le secteur des services, gros générateur d’emplois et moins dépendant des échanges internationaux, devrait quant à lui mieux s’en tirer.
Croissance de 2 % au Canada
L’assouplissement des obligations de réduction de production imposées au secteur pétrolier de l’Alberta et l’accélération de la croissance des marchés d’exportation vont être les moteurs de la croissance au Canada. Une hausse des capacités et de la productivité des entreprises ainsi que de nouvelles incitations fiscales vont également se traduire par une augmentation proportionnelle de leurs investissements. Même si l’OCDE s’attend à un ralentissement de la croissance de l’emploi, elle considère que le taux de chômage au Canada va demeurer faible.

Des mesures moins strictes sur la production pétrolière de l’Alberta seront positives pour l’économie canadienne, selon l’OCDE. Photo : PC/Jeff McIntosh
L’OCDE s’attend également à ce que la Banque du Canada maintienne l’inflation entre 1 % et 3 %. Ce qui est considéré comme un objectif à moyen terme. Pas de gros chamboulements à l’horizon donc. La politique budgétaire canadienne devrait rester globalement prudente et neutre. Les déficits budgétaires canadiens sont modestes et le ratio dette/PIB devrait continuer de baisser selon l’OCDE.
Le Canada a aussi contenu la surchauffe du marché de l’immobilier en permettant de réduire les prêts accordés aux emprunteurs à haut risque. L’OCDE souhaite cependant qu’Ottawa offre des logements à prix abordable, qu’il entretienne mieux le parc de logements sociaux et qu’il cible mieux leur attribution.
Tirés vers le bas par le secteur manufacturier
Ailleurs dans d’autres économies avancées, le ralentissement de la croissance sera plus perceptible. Ce sera notamment le cas dans des économies pour lesquelles les échanges et le secteur manufacturier sont cruciaux, comme en Allemagne et au Japon. La croissance du PIB devrait y être inférieure à 1 % cette année. Aux États-Unis, en revanche, la politique budgétaire va dynamiser la croissance.
En Chine, les flux du commerce extérieur vont ralentir à cause des tensions commerciales, notamment avec les États-Unis. Les exportations devraient par conséquent reculer en raison de l’augmentation des droits de douane auxquels sont exposés les exportateurs chinois. Les fortes dépenses sur le tourisme émetteur devraient provoquer un léger déficit. Mais l’OCDE prévoit une accélération des investissements en infrastructures. La forte hausse des revenus disponibles va aussi se traduire par une progression de la consommation.
La croissance mondiale selon l’OCDE (Crédit : OCDE)
Au total, l’OCDE s’attend à ce que la croissance mondiale se stabilise à un niveau peu élevé. Pour l’heure, la progression des échanges a chuté et l’investissement ralentit. L’activité manufacturière est peu vigoureuse, mais l’emploi et les services soutiennent la consommation. Et même le modeste redressement prévu d’ici 2020 ne suffira pas à relever les niveaux de vie.
Ces informations sont contenues dans Les Perspectives économiques de l’OCDE, une publication semestrielle qui analyse les grandes tendances économiques qui marqueront les deux années à venir. Le document présente des projections relatives à la production, à l’emploi, aux prix et aux balances courantes des pays membres ainsi que leur incidence à l’échelle mondiale.
(Sources : OCDE, AFP)
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