Différentes commissions scolaires du Québec semblent à bout de souffle à cause de la pénurie d’enseignants qui s’y fait ressentir de plus en plus au fil des ans.

Des élèves en compagnie de leur enseignant dans une salle de classe d’une école primaire. Crédit : iStock
Il faut être détenteur d’un permis pour accéder à la profession d’enseignant au sein d’une commission scolaire au Québec.
Avec la main-d’œuvre vieillissante et les départs massifs à la retraite des baby-boomers au cours des prochaines années, le problème de la pénurie des enseignants sera plus pressant.
La situation est aggravée par le fait que plusieurs enseignants formés et qualifiés finissent par quitter le secteur pour plusieurs raisons.
La tâche n’est pas aisée, surtout en contexte d’enseignement avec des jeunes présentant des difficultés d’apprentissage, des problèmes de santé ou un trouble du déficit de l’attention.
Il s’agit de situations particulièrement difficiles pour gérer une classe, sans ressources d’encadrement spécialisées suffisantes. Plusieurs enseignants ont eu à déserter les salles de classe en pareille circonstance, dans le but de préserver leur propre santé.
Par ailleurs, étant donné que certaines provinces, à l’instar de l’Ontario, offrent des salaires hautement concurrentiels, les enseignants du Québec ont tendance à migrer vers ces provinces pour profiter de ces salaires attrayants.
Pour combler le vide, certaines commissions scolaires font preuve de flexibilité, en assouplissant les conditions d’accès au métier. Il favorise ainsi le recrutement d’une main-d’œuvre de qualité, sans obligation immédiate de détenir un brevet ou un permis d’enseignant.
C’est ainsi que des universitaires titulaires d’une maîtrise ou d’un doctorat peuvent désormais être recrutés pour intervenir en qualité d’enseignant ou d’enseignants suppléants, avec la possibilité de recevoir des formations spécialisées ponctuelles, notamment en pédagogie et autre gestion de classe.
Le Québec mise désormais sur ces ressources, tout en espérant une vague de retour à la maison des enseignants qui ont migré vers l’Ontario, dans le but de profiter des salaires plus élevés.
L’arrivée du premier ministre conservateur Doug Ford à la tête de cette province a profondément changé la donne. Son objectif d’abolir près de 3500 postes d’enseignants, dans les prochaines années, n’est pas de nature à rassurer. C’est ce qui fait espérer que plusieurs enseignants partis du Québec amorcent bientôt leur retour, par souci d’éviter les contrecoups de la politique de restriction du gouvernement Ford, qui n’épargne pas les services en français en Ontario.
C’est une main-d’œuvre précieuse sur laquelle le Québec pourra compter, si les candidats, une fois de retour, ne décidaient pas de s’orienter vers d’autres domaines.
Le ministère provincial de l’Éducation, qui entend recruter 850 enseignants, techniciens en éducation spécialisée et autres professionnels, a mis en place une stratégie pour attirer de nouveaux employés et les garder. Cette stratégie mise sur la hausse des salaires, en plus de l’octroi de postes permanents, avec à la clé la somme de 70 millions de dollars d’investissement annuel.
Avec Radio-Canada et des informations du gouvernement du Québec
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