Des étudiants regroupés au sein de la Solution étudiante nationale pour un scrutin équitable réclament l'adoption d'une réforme dus système électoral du Québec

Révision du mode de scrutin au Québec : des groupes étudiants y tiennent

Que faire pour encourager les jeunes à voter? Eh bien, il faut réformer le système électoral, selon un regroupement d’étudiants du Québec. Un regroupement étudiant a joint sa voix à celles des groupes de la société civile qui talonnent la Coalition avenir Québec au pouvoir pour qu’il tienne sa promesse de modifier le système électoral.

La Solution étudiante nationale pour un scrutin équitable souhaite l’adoption d’un mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire à redistribution régionale au Québec.
Le groupe, qui dit représenter 237 000 étudiants du Québec issus de 39 associations collégiales et universitaires, estime que le modèle auquel il adhère pourrait diminuer le cynisme politique qui existe dans la communauté étudiante.

Charles-Émile Fecteau

Un cynisme alimenté par un système électoral qui a tendance à surévaluer le vote des groupes majoritaires et à sous-estimer celui des groupes minoritaires dont font partie les étudiants.

Charles-Émile Fecteau est le coordonnateur de la Solution étudiante nationale pour un scrutin équitable (SENSE). Il explique.

Écoutez

Le scrutin majoritaire uninominal à un tour (SMUT) est celui qui est en vigueur au Québec et au Canada. C’est aussi le plus répandu dans le monde, selon Élections Canada. Dans ce système, le candidat qui recueille le plus grand nombre de votes est le vainqueur.

S’il est populaire, c’est parce qu’il comporte de nombreux avantages, notamment le dépouillement du scrutin est simple et rapide. À peine quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, on sait qui a gagné et qui a perdu.

Les étudiants estiment que leurs voix ne sont pas souvent prises en compte.

Ce système produit généralement des gouvernements majoritaires à un seul parti, donc une certaine stabilité. Les formations politiques établies, ayant une assise nationale, s’en tirent mieux que les partis marginaux. C’est en outre un système peu favorable aux formations politiques sectaires ou extrémistes. Par ailleurs, dans ce système, un électeur ne peut voter qu’une fois, pour ou contre un candidat ou un gouvernement.

Mais le SMUT comporte aussi de nombreux inconvénients. On lui reproche notamment de convertir les suffrages exprimés en sièges parlementaires de façon arbitraire, voire injuste. De fait, un parti peut former un gouvernement largement majoritaire alors qu’il n’a obtenu qu’une majorité relative de voix. Au Canada, rares sont les gouvernements majoritaires qui ont été élus avec 50 % des voix.

Le chef de la CAQ François Legault dont le parti a remporté 74 sièges sur 125 avec seulement 25 % des voix. (Paul Chiasson/Presse canadienne)

Dans le même temps, il est arrivé qu’un parti forme le gouvernement alors qu’il a obtenu moins de votes que le perdant. Sans compter que deux formations peuvent avoir le même pourcentage de suffrages sans remporter le même nombre de sièges.

Explication? Le SMUT a tendance à favoriser les partis bien implantés régionalement et pénaliser les partis faibles à l’échelle nationale. Donc, ce système favorise les principaux partis nationaux et les partis jouissant d’un fort appui régional. Ce qui suscite chez les partisans des formations plus petites à l’échelle nationale ou dont le vote est concentré régionalement un sentiment de frustration et de sous-représentation.

Voilà qui explique l’appel des étudiants québécois et de nombreux groupes de la société civile à la réforme du mode de scrutin.

(Avec l’AFP, Élections Canada)

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Catégories : Politique, Société
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