Deux étudiantes torontoises de 19 et 20 ans ont été enlevées à Kumasi, la deuxième ville du Ghana, à environ 250 kilomètres au nord de la capitale, Accra.
La police ghanéenne a confirmé la nouvelle. Les deux Canadiennes, en échange à l’Université technique de Kumasi, ont été kidnappées mardi vers 20 h après avoir quitté leur appartement. Elles auraient été enlevées au club de golf royal de Kumasi. La police n’a pas donné l’identité complète des deux étudiantes. On sait toutefois qu’elles étaient des volontaires travaillant pour Youth Challenge International, groupe canadien dont le siège est à Toronto.
À Ottawa, la nouvelle de ces enlèvements a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères. Mais le porte-parole du ministère, Guillaume Bérubé, a refusé d’en dire plus. « Commenter ou donner quelconque information pourrait ternir les efforts déployés pour garantir la sécurité des Canadiens », s’est-il contenté de dire.
Criminels ordinaires ou djihadistes?
S’agit-il d’un enlèvement contre rançon réalisé par des bandits ou plutôt d’un autre geste anti-occidental posé par un groupe djihadiste? Difficile à dire pour l’instant. Chose certaine : plusieurs enlèvements contre rançon ont eu lieu ces derniers mois au Ghana.
Les médias locaux rapportent qu’un ressortissant indien avait été enlevé à Kumasi ces derniers mois, mais il avait pu être libéré. En avril, un diplomate estonien a été enlevé 24 heures à Accra par un groupe criminel nigérian présumé. La semaine dernière, un ressortissant du Burkina Faso a été arrêté en possession d’une arme à feu dans une église dans le nord du Ghana.
Cela dit, les enlèvements contre rançon sont plus courants au Nigeria, pays anglophone très proche culturellement du Ghana, séparé par le Togo et le Bénin. En avril, le président ghanéen Nana Akufo-Addo s’inquiétait de la prolifération des enlèvements dans son pays. Un phénomène qui, selon lui, a surtout touché le Nigeria.
En réalité, les enlèvements contre rançon sont fréquents en Afrique de l’Ouest. Dans le nord de la région, à la limite du Sahara, les enlèvements sont souvent l’œuvre de militants islamistes et de gangs alliés qui détiennent des otages dans des lieux secrets parfois pendant des années.
Dans les villes du sud ou du centre comme Kumasi, en revanche, ce sont souvent des criminels ordinaires qui perpètrent les enlèvements. Et généralement, ces cas sont rapidement résolus.
Pays paisible
Le président Akufo-Addo a jugé utile de rappeler mercredi qu’au Ghana, pays de 30 millions d’habitants dont les deux tiers sont chrétiens et environ un tiers est musulman, les gens « vivent en coexistence pacifique que le monde nous envie ». Il a appelé toutefois les Ghanéens à « rapporter tout acte suspect à la police ».
Prudence recommandée aux étrangers
Les autorités canadiennes recommandent néanmoins à leurs ressortissants de faire preuve de prudence dans ce pays. « La criminalité pose un problème dans les grandes villes, notamment à Accra et dans les environs », peut-on lire sur le site officiel du gouvernement. En outre, Ottawa déconseille aux Canadiens de marcher seuls ou de montrer des signes de richesse.
Selon le site World Nomads, les voyageurs au Ghana, en particulier les femmes, sont la cible de crimes opportunistes comme des agressions, des vols à l’arraché, des vols simples et des vols à la tire. Ces crimes sont fréquents dans les lieux publics, dont les marchés, les attractions touristiques et les plages.
(Avec l’AFP, Reuters, Affaires mondiales Canada)
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