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Droits des animaux : un pas dans la bonne direction pour le requin

Gandhi a dit un jour que l’« on reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux ».

Certes définir ce qu’est un animal peut varier d’un pays à un autre, d’une culture à une autre et, évidemment, d’une époque à une autre.

Longtemps identifié comme un « bien meuble », l’animal a vu son statut juridique évoluer vers une définition beaucoup plus en phase avec notre société contemporaine.

De plus, avec tous les moyens et outils de communication à notre disposition, il devient quasi impossible de cacher des maltraitances envers des animaux ou des événements qui ont des conséquences tragiques sur la vie animale.

Quand une personne s’affiche sur Facebook par exemple avec un lion ou une girafe comme trophée de chasse, il y a une levée de boucliers et une avalanche de commentaires négatifs qui déferle.

Un autre exemple, celui des collisions entre navires et baleines dans le golfe du Saint-Laurent. Pêches et Océans Canada avait imposé une vitesse de pointe réduite pour le transit marinier dans ces eaux.

Donc, de bien meuble, les animaux sont considérés légalement comme étant un « être doué de sensibilité » qui a des impératifs biologiques de sécurité, d’intégrité, presque de droits.

Cela dit, l’animal comme nourriture humaine reste. Ce sont les conditions d’élevage et d’abattage qui sont visées dans ce cas-ci.

Un homme coupe les nageoires d’un requin mort. Puerto Lopez, Équateur (iStock)

Un exemple, le requin

Le cas des requins est terriblement désolant. Une statistique donne froid dans le dos, non pas par le nombre de captures, mais par le pourcentage final.

En 2018, quelque 73 millions de requins ont été capturés, pêchés – et dans certains cas massacré – des eaux du globe.

Et c’est ici où le bât blesse : il ne reste aujourd’hui que 10 % de la population totale de requins selon une étude de l’Université Simon Fraser de Colombie-Britannique. 

Plan d’action canadien

Le plan d’action national pour la conservation et la gestion des requins de Pêches et Océans Canada prévoit interdire toute importation d’ailerons de requins au Canada.

Le pays en interdisait la pêche dans les eaux territoriales depuis 1994, mais ce n’est que depuis ce printemps qu’il en interdit l’importation.

C’est fou quand on y pense. L’an dernier, le Canada avait importé presque 150 tonnes d’ailerons de requin, une valeur estimée de plus de 3 millions de dollars.

La soupe aux ailerons de requin est un mets chinois préparé depuis l’époque de la dynastie Ming. On la sert surtout lors d’occasions spéciales comme les mariages et banquets, ou proposées comme produit de luxe typique de la culture chinoise.

Malheureusement, quand il y a un profit à faire, trop souvent des gens peu scrupuleux se lancent dans l’ouverture. Offre et demande se rejoignent, les requins sont pêchés uniquement pour leurs ailerons d’où les massacres.

Des ailerons de requins séchant en Indonésie (Beawiharta/Reuters)

Un défi encore et toujours présent

L’aileron de requin est peut-être une victoire en soi. Ne le crions pas trop vite quand même. Mais pour les défenseurs des droits des animaux, les enjeux et les combats abondent.

Ne songeons seulement qu’aux usines à chiots, à l’importation d’animaux exotiques en danger d’extinction, à l’abattage de rhinocéros pour la corne dite « aphrodisiaque », aux défenses d’ivoire des éléphants.Nous pourrions poursuivre cette liste encore longtemps.   

Reconnaît-on vraiment le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux?

CBC News, Université Simon Fraser, MAPAQ, RCI

Plus:

Study: sharks/rays globally overfished (Simon Fraser University)

La soupe d’aileron de requin, un plat coûteux et controversé (La Presse, Montréal)

Catégories : Économie, Environnement et vie animale, Politique, Société
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