Les personnes en bonne santé qui courent un risque élevé d’être infectées par le VIH devraient recevoir quotidiennement une pilule préventive. Cette recommandation a été formulée mardi par un panel influent sur les soins de santé aux États-Unis.
Les nouvelles directives visent à réduire les quelque 40 000 nouvelles infections aux États-Unis chaque année.
Dans des pays comme l’Angleterre, la prophylaxie préexposition (PrEP) a déjà montré son efficacité. La prise précoce à la fois de la prophylaxie préexposition et de prophylaxie post-exposition pour prévenir la transmission du VIH permettent de combattre la propagation du virus.
Au Canada aussi on a pris conscience de l’importance de la PrEP. Il existe d’ailleurs un protocole précis de Santé Canada à cet effet. Des particuliers séronégatifs à risque devraient recevoir quotidiennement une combinaison à dose fixe de fumarate de ténofovir disoproxil (TDF) et d’emtricitabine (FTC) conjointement avec des pratiques sexuelles plus sûres.

La prise d’antirétroviraux empêche la transmission du virus qui cause le sida à un partenaire séronégatif.
Accès encore limité
Problème : pour l’instant, la PrEP est prescrite au Canada principalement par des médecins spécialistes. De plus, tous les médecins ne sont pas renseignés sur la PrEP. Ce qui limite l’accès à cette méthode de prévention du VIH.
Aux États-Unis, le Groupe de travail sur les services préventifs a réitéré son conseil de longue date selon lequel toute personne âgée de 15 à 65 ans – et toute femme enceinte – devrait être examinée régulièrement, ce qui constituerait une étape vers un traitement précoce et salvateur.

Bien qu’efficace, la prophylaxie préexposition s’accompagne d’autres mesures de contrôle. REUTERS/Marco Bello – RC129F537A50
Le groupe de travail américain a précisé que la PrEP ne s’adresse qu’aux personnes à haut risque d’infection. Cela inclut toute personne ayant un partenaire sexuel séropositif, qui a des relations sexuelles sans préservatif avec une personne à haut risque de VIH, ou encore qui partage des seringues pour se droguer.
Ces recommandations ont été publiées dans le journal de l’Association médicale américaine. Au passage, les experts déplorent que seulement 17 % des personnes qui auraient pu bénéficier de la PreP aient reçu la prescription l’an dernier.
Les coûts : un obstacle majeur
Sans assurance, le coût de détail mensuel moyen avoisine les 2000 dollars US. Certes, pour les non-assurés, le gouvernement fédéral a annoncé le mois dernier que le fabricant de Truvada, Gilead Sciences inc., avait accepté de faire don de doses de PrEP à 200 000 personnes par an. Mais ça reste insuffisant dans un pays où quelque 1,1 million de personnes vivent avec le VIH.
Au Canada, les médicaments antirétroviraux coûtent aussi cher, mais cela n’est pas comparable avec les États-Unis. Ici, la PrEP orale peut coûter de 250 $ à 1000 $ par mois. Actuellement, très peu de régimes d’assurance maladie privés et publics canadiens couvrent le coût des médicaments contre le VIH.
(Avec Reuters, AP et Santé Canada)
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