(iStock)

Des corbeaux agressifs à l’Université Acadia en Nouvelle-Écosse

« Alors cet oiseau d’ébène induisant ma triste imagination au sourire, par le grave et sévère décorum de la contenance qu’il eut : « Quoique ta crête soit chue et rase, non! dis-je, tu n’es pas pour sûr un poltron, spectral, lugubre et ancien Corbeau, errant loin du rivage de Nuit – dis-moi quel est ton nom seigneurial au rivage plutonien de Nuit. » Le Corbeau dit : « Jamais plus. » 

« Je m’émerveillai fort d’entendre ce disgracieux volatile s’énoncer aussi clairement, quoique sa réponse n’eût que peu de sens et peu d’à propos; car on ne peut s’empêcher de convenir que nul homme vivant n’eut encore l’heur de voir un oiseau au-dessus de la porte de sa chambre – un oiseau ou toute autre bête sur le buste sculpté, au-dessus de la porte de sa chambre, avec un nom tel que : « Jamais plus. »

Extrait du poème «The Raven/ Le corbeau » d’Edgar Poe, traduit par Stéphane Mallarmé/Richard Lesclide éditeur, Paris, 1875

Ce poème a aussi été traduit en français par Charles Baudelaire.

Cela dit, l’œuvre originale a marqué un tournant majeur dans l’univers littéraire anglophone aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne et a imposé Poe comme un grand, un incontournable en littérature contemporaine de son temps, à la fin du XIXe.

Encore aujourd’hui, dès que l’on entreprend des études le moindrement sérieuses en littérature anglaise, The Raven est au programme.

(Photo: (Robert Short/CBC)

Des corbeaux agressifs

Il ne s’agit pas ici de « jamais plus », loin de là, mais plutôt d’oiseaux affamés qui ne craignent pas de s’en prendre aux repas mangés sous le soleil printanier et estival par les étudiants du très beau de l’Université Acadia dans la vallée d’Annapolis en Nouvelle-Écosse.

Et, semble-t-il, c’est un problème récurrent qui revient annuellement quand les oisillons quittent le nid et commencent leur vie autonome.  

L’université néo-écossaise vient d’émettre un avis à sa population estudiantine et à son corps professoral d’éviter de manger à l’extérieur sans avoir une couverture appropriée au-dessus de leur nourriture.

Et ça ne s’arrête pas là : la recommandation souligne aussi l’importance de traîner avec soi un parapluie, même les jours de soleil, de porter un chapeau et d’éviter de porter bijoux et objets brillants.

Corbeau de la Tour de Londres (iStock)

« Le corbeau chante aussi bien que l’alouette pour qui n’y fait pas attention. Que de choses n’obtiennent qu’à leur saison leur juste assaisonnement de louange et de perfection! »

William Shakespeare

CP, Academy of American Poets

Plus:

The Raven by Edgar Allan Poe (Academy of American Poets)

Le corbeau et le renard, un classique revisité (Office national du film)

Baie-des-corbeaux : un été d’horreur (Clair obscur)

Catégories : Environnement et vie animale, Société
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.